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Littoral marocain : menacé de dégradation

Le Maroc a le privilège de disposer de deux façades maritimes longues de 3.500 km dont plus de 500km sur la Méditerranée et un peu de moins de 3.000 sur l’Atlantique. A la variété des conditions géologiques correspond un patrimoine écologique extrêmement riche notamment propre aux zones humides, très nombreuses au Maroc.

Ces richesses, associées à l’espace stratégique que représente le littoral, ont fait de ce dernier un espace majeur de développement du pays en termes d’urbanisation, de zones industrielles, d’équipements touristiques, etc. Mais la génération de cette richesse économique ne va pas sans coûts liés à la dégradation du capital naturel, notamment par: la «durcification» et la «bétonisation» du front de mer; l’urbanisation due à la démographie; les aménagements touristiques; l’érosion des plages due à l’extraction de sable; la surexploitation des stocks par la pêche; ou encore l’effet conjugué des différentes formes de pollutions, qu’elles soient agricoles, industrielles ou domestiques.

Un espace faiblement protégé

La dégradation, sans cesse croissante, des conditions environnementales du littoral se fait durement sentir, non seulement au niveau des équilibres écologiques mais, également et surtout, au niveau socio-économique, particulièrement sur la qualité de vie des populations locales.

La protection du littoral marocain est donc régie par une pluralité de textes fragmentaires, souvent très anciens, non dissuasifs, appliqués de manière non coordonnée par les institutions en charge. L’étude sur les coûts de la dégradation environnementale a notamment identifié les manques en matière de développement de plans d’occupation des sols pour la préservation des écosystèmes côtiers dont les zones humides. Malgré des attributions renforcées dans le domaine de la protection environnementale, les collectivités locales semblent donner davantage la priorité aux aménagements à retombée économique immédiate et ne se préoccupent qu’insuffisamment de la gestion environnementale souvent considérée comme entravant, ou du moins ralentissant, leur propre développement.

Le littoral marocain est un patrimoine national en péril. Pour prendre soin de sa gestion, on ne compte pas moins de 8 ministères, 3 départements ou directions ministérielles, et une multitude de collectivités locales au niveau des Régions, des Provinces et des Communes riveraines de l’Atlantique, de la Méditerranée ou du Détroit de Gibraltar. Il en découle une gestion «polycéphalique» liée à l’insuffisance de coordination et à la multiplication des relais retardant, dans la majorité des cas, les prises de décisions. Dans ces conditions, il devient de plus en plus difficile de répondre efficacement et en temps opportun et réel, aux questions qui se posent et les solutions qui s’imposent dans un monde où les changements vont s’accélérant. L’interdépendance des composantes de l’écosystème côtier et la complexité des problèmes d’ordre économique, sociaux et environnementaux qui se posent, nécessitent une approche globale basée sur des systèmes de gouvernance innovants, utilisant des connaissances utiles à la prise de décision.

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