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Barrage Dar Khrofa, une volonté de développement régional

Ce projet constitue un futur levier socio-économique dans le bassin hydraulique du Loukkos  au Nord du Royaume. Son contexte géologique imprévisible est complexe et  impose des adaptations importantes de ses ouvrages en phase d’exécution. Toutefois, la  Région  Nord du Royaume connait depuis quelques années un essor économique important qui s’appuie sur le développement de l’exploitation des potentialités naturelles de la zone et sur sa situation géographique stratégique.

Ce développement est impulsé par la volonté des pouvoirs publics de donner à cette zone, la vocation d’un  important  pôle de développement socio-économique national voire international.  Cette volonté s’est déjà traduite par la réalisation d’une importante infrastructure touristique et de projets structurants tels que le port Tanger – Méditerranée, la rocade méditerranéenne et les zones franches, industrielles et commerciales.

Le périmètre du Loukkos,  l’un des plus important périmètres du Royaume, fait partie de cette zone et couvre une superficie de 256.000 ha dont 147.300 ha de superficie agricole utile ; 42.000 ha  de cette superficie  sont actuellement irrigués. Pour poursuivre le développement de l’agriculture dans  le bassin du Loukkos, activité économique principale de  la région, il s’avère nécessaire de mobiliser de nouvelles ressources disponibles essentiellement en eau de surface.

Dans ce cadre, le projet du barrage Dar Khrofa sur Oued Makhazine, retenu par les études du Plan directeur  d’aménagement intégré des bassins Loukkos, Tangérois et Côtiers Méditerranéens, constitue la solution la plus avantageuse  permettant  l’extension de l’irrigation sur une superficie de 18 000 ha  et l’alimentation en eau potable des communes rurales avoisinantes.

Avec une capacité de 480 Mm3, le barrage Dar Khrofa permettra, en plus de la régularisation d’un volume annuel de 140 Mm3, de contribuer à la protection de la plaine du Loukkos  contre les inondations. La zone du Loukkos s’étend sur environ 4.770 km2 et se divise en deux sous-bassins : le sous bassin du Loukkos d’une superficie totale de 3.730 km2 recouvrant les bassins hydrologiques des oueds Loukkos, Ouarour et Makhazine qui prennent naissance dans la chaîne rifaine de part, et le sous-bassin du Dradère–Soueire-M’da d’une superficie de 1.040km2 regroupant les bassins versants des oueds Dradère, Soueire et la partie amont de l’oued M’da.

La population totale de la zone s’élève à  plus  de 700.000 habitants. La population urbaine représente près de 35%. Les grandes agglomérations urbaines de la zone sont les villes de Larache et de Ksar El Kébir. La pluviométrie moyenne interannuelle varie de 600 mm au niveau de la bande côtière et la basse vallée du Loukkos à 1800 mm sur les hauts reliefs du bassin du Loukkos. La température moyenne varie entre 16 et 19 °C avec un minimum en Janvier et un maximum en Août. L’évaporation moyenne est évaluée à près de 1450 mm.

Les eaux de surface

Les principaux cours d’eau traversant la zone du Loukkos sont : Oued Loukkos avec un apport moyen de 1200 Mm3/an et dont les principaux affluents sont Ouarour  et El Makhazine et Oueds Dradère-Souiere avec un apport moyen de 260 Mm3/an

Les eaux souterraines

Sur la partie haute de la zone, règnent des faciès imperméables ou peu perméables qui ne  favorisent  pas la constitution de formations aquifères importantes.  Le bas Loukkos et la bande côtière sont le siège d’un très important aquifère, dont les eaux sont contenues dans des formations sableuses et gréseuses. Les principales nappes piégées dans ces formations sont selon leur importance : la nappe de Rmel,  la nappe du Dradère–Souiere,   la nappe d’Oulad Ogbane et la nappe alluviale de l’oued Loukkos.

Les infrastructures de mobilisation  des ressources en eau permettent actuellement d’exploiter un volume de l’ordre de 617 Mm3dont près de 544 Mm3d’eau de surface. Elles comprennent le barrage Oued El Makhazine,  qui  constitue la pièce maîtresse de l’aménagement hydro-agricole de la plaine du Loukkos et couvre près de 42 000 ha de terres irriguées de façon moderne. Le barrage sert, en plus, à l’alimentation en eau potable des villes de Larache, Ksar-El-Kébir, Ouazzane et de divers centres ruraux avoisinants. Il permet également une valorisation énergétique des eaux régularisées grâce à l’usine hydro-électrique qui lui est associé. De plus cet ouvrage contribue de manière  très significative à la protection de la plaine du Loukkos et la ville de Ksar El Kébir contre les inondations.

Le barrage Dar Khrofa permettra de régulariser 140 Mm3/an qui sont destinés à l’irrigation du périmètre de Rissana – Souaken d’une superficie de 21.000 ha avec une dotation annuelle de 100 Mm3 et  un coefficient d’intensification de 1,55  au niveau de 9 communes rurales  de  la province de Larache. Cette valorisation agricole constituera la pierre angulaire pour le décollage socio-économique de la région et l’approvisionnement en eau potable de 16 communes  rurales avoisinantes, actuellement alimentées dans des conditions précaires et très vulnérables aux aléas climatiques.

Par l’étendue de sa retenue, le barrage Dar Khrofa va engendrer des impacts socio-économiques auxquels des solutions de correction seront apportées. Ces mesures prévoient principalement l’indemnisation des propriétaires des terrains expropriés et le rétablissement des voies de communication inondées.

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