Environnement
L’écosystème forestier
Le Moyens Atlas se désagrège
Les écosystèmes forestiers du Moyen Atlas se distinguent aussi bien par leurs potentialités naturelles que par leur richesse et diversité biologique, offrant ainsi un large éventail d’utilisation et d’exploitation.
Ils constituent un espace multifonctionnel mais également complexe qui conditionne l’économie rurale des populations usagères et riveraines avec des systèmes socioéconomiques et socioculturels spécifiques au contexte du Moyen Atlas.
Toutefois, ces écosystèmes demeurent soumis à des pressions qui conditionnent leur avenir en ce sens que leur intégrité écologique et leur survie restent menacées, notamment par le surpâturage et la surexploitation des produits forestiers. C’est pourquoi, le développement de modèles appropriés s’est avéré nécessaire pour assurer une restauration et une gestion participative et intégrée de l’écosystème forestier ainsi que le renforcement des capacités des acteurs.
C’est dans ce contexte qu’intervient le projet de gestion des forêts du Moyen Atlas (GIFMA) qui ambitionne ainsi de développer et de proposer des scénarii pour pouvoir apporter des réponse à la problématique de dégradation continue de l’écosystème forestier et d’essayer d’inverser cette tendance, à travers les modèles à développer pour contribuer à la conservation de la forêt et à la gestion durable des ressources naturelles ainsi qu’au développement humain de la zone par l’appui des actions de développement local dans les zones périforestières.
Selon ses initiateurs, ce projet adopte une stratégie d’intervention à caractère « pilote’’ et « institutionnel’’ visant la mise en place et le développement de modèles de gestion qui prennent en compte aussi bien les impératifs du développement durable que ceux liés au développement socioéconomique des populations de la zone d’intervention.
Cette stratégie découle d’une démarche fondée sur l’engagement d’un processus participatif et interactif avec les différents acteurs moyennant une planification ascendante et concertée plaçant l’élément humain au centre de la problématique et sur le renforcement des liens de partenariat avec l’ensemble des intervenants (partenaires institutionnels, usagers, ONG et communes rurales) à travers une sensibilisation accrue pour, d’une part, procéder à l’intégration du projet GIFMA dans les plans et programmes sectoriels et, d’autre part, contribuer à l’appropriation et la consécration d’une culture de gestion rationnelle des ressources naturelles et de développement durable des écosystèmes forestiers par l’ensemble des parties prenantes.
Le projet vise, dans un premier temps, à développer, adapter et à reproduire des systèmes de gestion sylvo-pastorale et de restauration des forêts au sein de deux communes « pilotes » et « représentatives », à savoir Tanourdi dans la province de Khénifra et Skoura dans la province de Boulemane, qui sont situées dans le corridor allant du Tazzeka dans la province de Taza jusqu’au Kerrouchen dans la province de Khénifra, sur une superficie de 1,078 million ha couvrant en partie trois régions (Fes-Boulemane, Meknès-Tafilalet et Taza-Alhoceima).
Cette stratégie, qui selon l’unité de gestion du projet, « cadre parfaitement’’ dans ses objectifs avec celles du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, de l’Agence de développement social (ADS) et de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), sera également préconisée dans les autres communes rurales du corridor.
Les résultats attendus du projet s’articulent autour des principaux produits suivants : l’élaboration de modèles de gestion participative de l’écosystème forestier, le renforcement des capacités institutionnelles et communautaires, l’organisation des usagers en groupements et l’étude et l’identification des filières de l’écosystème forestier les plus rentables et à forte valeur ajoutée en vue d’une meilleure valorisation des produits de la forêt au profit des populations pour améliorer leur revenu et diversifier leurs activités.
Le projet ambitionne également de mettre place un système de gestion des connaissances pour soutenir et appuyer la gestion intégrée des écosystèmes forestiers, développer le processus de certification de la gestion des forêts de la Commune de Tanourdi et d’asseoir un dispositif expérimental pour la restauration écologique de la forêt d’Itzer à Tanourdi avant de procéder dans une étape ultérieure à son extension à grandes échelles.
Pour l’unité de gestion du GIFMA, l’un des défis majeurs à relever par ce projet réside dans sa capacité à favoriser la mobilisation et l’implication de tous les acteurs concernés par cette thématique, dont principalement les populations locales.
En effet, l’atteinte des objectifs fixés reste conditionnée par le degré d’implication des partenaires institutionnels et des différents acteurs et de la participation active de la population locale et de son adhésion au processus de gestion participative des ressources de l’écosystème forestier.
Au regard de la multiplicité des acteurs et intervenants dans l’écosystème forestier caractérisée par la dispersion des actions avec des visions sectorielles, le projet GIFMA aura donc le rôle d’un stimulateur pour promouvoir toutes les initiatives des différents intervenants et de chercher à développer la meilleure synergie et efficacité de leurs actions au niveau de la zone.
Doté d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 3,11 millions de dollars (23,5 MDH), le GIFMA est financé dans le cadre d’un partenariat entre le haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (500.000 dollars), l’Agence de développement social (1 million dollars), le Fonds mondial pour l’environnement (FEM-997.945 dollars), le Programme des Nations unies pour le développement au Maroc (PNUD) (360.000 dollars), le Fonds mondial pour la nature (WWF-52.800 dollars) et le Corps de la paix des Etats unis au Maroc (200.000 dollars).