Energies Renouvelables

Mobilité durable : le CESE présente son avis

Le Conseil Économique, Social et Environnemental s’est autosaisi sur la question de la mobilité durable à travers son avis intitulé  » la mobilité durable : vers des moyens de transport durables et accessibles », et qui intervient dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique, les
enjeux environnementaux, les crises économiques et les défis sociaux.

Les systèmes de transport, étant les grands responsables des émissions de CO2, génèrent d’innombrables menaces et dégâts de diverses natures et font de la mobilité un enjeu planétaire et sociétal. Au Maroc, la situation des transports confirme largement les constats mondiaux, particulièrement à travers l’accroissement du trafic routier.

Le CESE s’est proposé d’examiner l’opportunité de développement d’une mobilité durable au Maroc qui viserait le bien-être de la population, grâce à l’amélioration de l’exercice des libertés, du droit d’accès aux services sociaux de base et à l’emploi, et ce via des transports de qualité, davantage accessibles et plus respectueux de l’environnement.

Cet avis relève que le Maroc a certes réalisé des progrès indéniables en matière de développement d’infrastructures modernes, ainsi qu’au niveau des modes de transports, y compris durables, comme peuvent en témoigner certains chantiers : LGV/TGV Maroc, tramways et BHNS électriques.

Toutefois, le transport des personnes et de leurs biens, en milieu urbain et rural, connaît une demande exponentielle, alors que son modèle d’organisation demeure complexe, ayant atteint ses limites. Celles-ci sont notamment liées à des politiques nationales et territoriales centrées
principalement sur l’infrastructure routière et la voiture individuelle, au lieu d’être centrées sur l’individu.

En outre, l’offre disponible en matière de transport en commun s’avère être insuffisante, inadéquate et peu accessible, par rapport aux besoins de la population, aussi bien dans les aires urbaines denses que dans les aires rurales dispersées ou enclavées.

Ainsi, l’avis du CESE préconise le développement d’un système intégré de la mobilité durable qui vise essentiellement à :
▪ Améliorer l’accessibilité pour tous les citoyennes et citoyens à des moyens de transport en commun durables et développer des infrastructures rurales durables, limitant ainsi la dépendance au véhicule particulier et réduisant les fractures spatiales et sociales ;
▪ Réformer le système de gouvernance des taxis, en le professionnalisant et en étudiant sa possible libéralisation ;
▪ Accélérer l’exécution du contrat-programme de développement des plateformes logistiques routières à la périphérie des villes, tout en assurant leur connexion au rail ;
▪ Mettre à niveau le Code de la route et de la sécurité routière, d’une manière compatible aux principes de la mobilité durable, améliorant l’accessibilité et limitant le risque pour les usagers et l’environnement ;
▪ Intégrer les besoins en mobilité durable aux exigences urbanistiques, d’aménagement du territoire et de planification ;
▪ Déployer progressivement des solutions techniques et technologiques durables, compatibles avec les besoins de toutes les catégories d’usagers et adaptées aux différentes échelles territoriales ;
▪ Mettre progressivement en place un modèle économique de la mobilité durable, intégrant la condition sociale, la qualité de l’air, l’état de santé et le bien-être des populations ;
▪ Élaborer des programmes de formation initiale et continue, dans tous les domaines et métiers de la mobilité durable, destinés à tous les acteurs, afin d’améliorer et de renforcer les compétences des ressources humaines, y compris des élus, à l’échelle des territoires ;
▪ Adopter une stratégie de communication et de sensibilisation des citoyennes et citoyens à la mobilité durable à travers des contenus pédagogiques portant sur l’environnement, l’état de santé et les progrès technologiques, des programmes audiovisuels et sur les réseaux sociaux,
impliquant l’ensemble des partenaires sociaux.

Le système proposé requiert notamment la nécessité de mettre en place une Commission interministérielle, dotée d’extensions régionales, en charge de la mobilité durable, pour remédier aux risques de chevauchement des compétences, de dilution des responsabilités et d’éparpillement des moyens.

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