ECOLOGIE

Déchets publics, la difficile mission du Conseil casablancais

Une montagne de déchets culmine à une hauteur de 42 mètres, engrangeant plus de 220 000 m3 de liquide empoisonné. Une pyramide de détritus qui règne sur un territoire dont la ville de Casablanca s’en fait le lot, et où 850 racleurs « bigornent » chaque jour sur le site de la décharge de Médiouna, aux côtés de milliers de têtes de bétail, dit comestible, qui finissent chaque jour dans nos plats!

En effet cette décharge draine plus de 40 tonnes de déchets ménagers et industriels par jour, couvrant plus de 70 hectares montre ses signes de saturation. Ce qui ne cadre nullement avec les promesses du conseil de la ville qui se fatigue dans le tâtonnement sonore de nouvelles pompeuses jusqu’à l’assourdissent de l’ouïe des Casablancais. Du bloof au menu idyllique.

La question tourne autour de délations que se partagent les communards pour des raisons essentiellement partisanes, se diluant pour ainsi dire dans la difficile fermeture totale et définitive de la décharge locale fixée pour  avril dernier. Une décharge qui ne peut être substituée par une autre, qui ne sera nullement en mesure de contourner le mal écologique que subissent les habitants, et à un environnement fourgué de déchets moribonds.

À grand renfort, la campagne médiatique et publicitaire lancée par le Conseil de la ville en janvier dernier a réussi à construire autour de la question des déchets une histoire à faire dormir debout. C’est une question qui impliquait, au premier, les sociétés délégataires et leur incapacité de gérer professionnellement le dossier de collecte des déchets ménagers. Sans lien avec la réduction de la création de déchets à la source, ces dites sociétés se sont trouvées incapables de pomper dans cette direction où le Conseil a failli au devoir durant plusieurs années déjà.

Pour les individus que nous sommes, il est sans doute flatteur d’imaginer que tout repose sur nos frêles épaules. Mais, pour parvenir à suivre, comme sous d’autres cieux, la règle de trier chez soi et emballer les déchets de nos cuisines de façon moins immédiatement correcte, les municipalités sont appelées à investir dans des infrastructures exigées par la production exponentielle d’ordures ménagères. En fin de compte, ce sont les citoyens qui financent, par leur bonne volonté et par leurs impôts la collecte, l’emballage en sachets domestiques les ordures. Le système de recyclage des emballages produits par les industries, en particulier alimentaires, (boissons soda, canettes…) ne semble pas pratique et même ignoré. Au contraire il  permet aux entreprises d’étendre leurs activités sans avoir à assumer des coûts supplémentaires.

Cependant, la question ne se limite pas au seul financement d’une nouvelle décharge qui pose toujours problème, le Conseil impact au premier la collecte des déchets ménagers. Et pour se faire il n’a pas lésiner sur la mise en route d’une nouvelle offre d’appels à de nouveaux collecteurs toujours en compétition pour emporter le marché. C’est un appel qui date de plusieurs mois, et ce, depuis le mois de janvier 2019.  

Pour le moment, la SDL Casa Prestations a confié cette tâche aux sociétés «Mecomar» et «Derichebourg», en attendant d’y voir plus clair fin juillet prochain, date limite de l’appel d’offres internationales lancé en janvier, la SDL tourne au ralenti. En d’autres termes, et face à la crise que vit Casablanca ces derniers mois, les ordures continuent de s’entasser à même certains boulevards de la ville. Et sans se confiner derrière la mise au point d’un système de recyclage écologique des déchets, en vue d’atteindre un taux de 60% d’ici 2024, le volet environnement propre ne sera pas pour demain. Et les responsables au niveau du Conseil le savent et, ne s’empresse pas.

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