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Le Brexit s’annonce catastrophique pour le textile

Le Maroc est 15ème fournisseur du Royaume uni

Les fiévreuses négociations de Bruxelles sont bien loin. Mais en Afrique aussi, le Brexit suscite l’inquiétude. De l’autre côté de la Méditerranée, les Etats se demandent quelles seront ses conséquences sur leurs économies, souvent en pleine croissance mais aussi dépendantes de leurs exportations. Si le bloc européen est le premier partenaire commercial de l’Afrique, l’Angleterre reste en elle-même un acteur-clé, notamment parmi les pays anglophones, qui furent ses anciennes colonies. « Au Kenya, l’Angleterre est au deuxième rang des échanges, derrière l’Ouganda. C’est historiquement un grand partenaire commercial, même si ce n’est plus le premier », analyse Peter Wankuru Chacha, économiste senior à la Banque mondiale à Nairobi. « Tout le monde en Afrique, ajoute-t-il, s’inquiète du Brexit. »
Car de nombreuses questions restent en suspens, à commencer par celle, dominante, des futures relations commerciales. Certes, Theresa May a promis que ces dernières allaient être renforcées lors de sa tournée africaine (Afrique du Sud, Nigeria, Kenya), en août 2018. Certes, les Anglais insistent sur leur volonté de redynamiser le Commonwealth à la faveur du Brexit. Mais, alors même que le Royaume-Uni ne sait pas encore quelle sera sa relation avec l’UE, difficile d’y voir clair dans celle qui prévaudra avec les 54 pays du continent.

Cependant, le Maroc pour qui le marché britannique a pris de l’importance ces dernières années, les statistiques du commerce extérieur en font le 7e  client et le 15e fournisseur. Le Royaume-Uni  en effet n’est pas un partenaire commercial et économique de la taille de la France, de l’Espagne ou encore de l’Italie, mais cela n’exclut pas de risque indirect qu’il va falloir prendre en considération. Dans un cas plus large les Africains vont-ils y perdre ou y gagner ?

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD) a levé un début de voile sur cette question en publiant, le 9 avril, une étude sur les conséquences du Brexit sur les pays en développement. La réponse est loin d’être uniforme. Pays le plus développé, à l’industrie diversifiée, l’Afrique du Sud devrait gagner au change (+39 % d’exportations vers le Royaume-Uni par rapport à 2018 en cas de « no deal », soit + 3 milliards de dollars ou 2,67 milliards d’euros). A l’inverse, le Ghana (–39 % pour 91 millions de dollars) et le Cameroun (–28 % pour 17 millions de dollars) sont parmi les plus négativement touchés.
Une dizaine de pays africains préparent des accords. Des chiffres qui reflètent à la fois le poids du Royaume-Uni dans leurs échanges mais aussi le type de produits exportés. « Le Brexit ne s’annonce pas comme une catastrophe de manière générale [pour les pays africains], mais des secteurs spécifiques devraient souffrir plus que d’autres, notamment certaines matières premières ou encore le textile », explique Alessandro Nicita, coauteur de l’étude de l’UNCTAD.

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