EconomieReportage

L’Afrique, c’est sa richesse naturelle

L’Afrique connaît des bouleversements et des recompositions politiques énormes .Sujette à plusieurs convoitises, elle est appelée aujourd’hui à restructurer ses méthodes de gouvernance qui, à travers une conjoncture sectorielle s’ajoute l’effet des réformes libérales (privatisation des entreprises publiques et ouverture aux capitaux étrangers. Mais, substituant à l’utopie d’une concurrence parfaite les réalités d’une concurrence oligopolistique, l’essor minier modifie la signification de ces réformes.
Economiquement, les mines s’avèrent des atouts potentiels pour lutter contre la marginalisation du continent. Elles sont déjà, avec le pétrole, l’objet presque unique des investissements étrangers. Leur part croissante dans les exportations accentue la spécialisation de l’Afrique en fonction des avantages comparatifs « naturel » (minerais, pétrole et agriculture), alors que se fait attendre une construction compétitive non traditionnelle dans les activités de transformation, répondant mieux aux programmes d’ajustement.
La géo-économie du continent est transformée et la part, des pays d’origine des compagnies minières, s’accroît dans les liaisons avec l’extérieur. A l’intérieur, le centre de gravité des relations intra-africaines se déplace vers le Sud, avec une présence et non des moindres de la Chine. Le dynamisme des pôles miniers et pétroliers donc, réduit le poids des institutions régionales. Ce qui nous permet de relever la pénétration sud-africaine au Sahel (pour l’or). Même les actives institutions régionales de l’Afrique australe voient leur influence estompée par le dynamisme des conglomérats miniers sud-africains.
L’économie politique minière, domaine traditionnel d’alliance entre les firmes et leurs Etats d’origine, a conduit ceux-ci à relégitimer un « réalisme » diplomatique et militaire assez éloigné des bonnes intentions consensuelles, affichées par les bailleurs de fonds dans leurs recommandations de retour au marché.
Dans les pays d’implantation, on assiste à la renaissance des prélèvements aux frontières et à la restauration d’Etats rentiers. Ceux-ci verront peut-être leurs activités prédatrices de naguère limitées par les exigences. Ce qui laisse dire que la mainmise des investisseurs étrangers sur la gestion financière, l’entretien des équipements et la sécurité des installations limitent tout espoir de voir un jour le continent libre dans ses actions politiques loin des réformateurs occidentaux.

Le Brésil prend pied sur le cuivre zambien
Le géant minier brésilien Vale a annoncé en octobre 2012 le démarrage de la production de cuivre de son complexe zambien North Konkola, exploité conjointement avec African Rainbow Minerals (ARM), le groupe du milliardaire sud-africain Patrice Motsepe. Située dans la très riche « ceinture de cuivre », proche de la frontière congolaise.North Konkola doit produire chaque année quelque 45000 tonnes de minerais à haute teneur en métal, sur une durée de 28 ans. Ce gisement jouxte notamment un autre méga-projet minier, celui de Konkola Copper Mines, exploité quant à lui par la compagnie indienne Vedanta. Vale, dirigé depuis Sao Paulo par Murillo Feirrera, monte en puissance sur le continent. Jusqu’alors centré sur le Brésil et les Amériques, il est notamment présent au Mozambique dans le charbon, et développe ses activités dans le fer en Guinée.

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