Economie

Polonium radioactif dans les assiettes

La supercherie de l’industrie du tabac

Décidément, plus personne ni plus rien n’est à l’abri… Pour être averti, il faut se lever tôt. Difficile si on a passé des années à avaler un élément radioactif des plus dangereux et des plus nocifs sans même s’en rendre compte. Du moins, c’est ce que l’on retient encore d’un scandale, dernièrement déclenché autour de la contamination éventuelle de produits agricoles à l’instar du tabac, par du polonium radioactif le 210Po…
Cet élément radioactif provient effectivement, proviendrait des engrais phosphatés extraits de mines d’apatites, une roche qui contient du radium et du polonium. Ces produits sont aussi les engrais de synthèse couramment utilisés en agriculture conventionnelle. Cette découverte effectuée par les fabricants de tabac depuis plusieurs décennies a pourtant été cachée jusqu’alors au grand public pour préserver les intérêts de leur industrie. Cependant elle concerne également l’ensemble de l’agriculture et aussi l’alimentation !
Si un élément radioactif dangereux se trouve présent dans les cultures de tabac à raison de 0,01 becquerel par gramme de tabac, et ce qui était su dès 1960 par les fabricants de tabac comme Philip Morris, les autres cultures agricoles qui utilisent également des engrais phosphatés contiennent aussi cet élément radioactif. Il apparaît de plus que l’industrie du tabac a menti en 1997, en déclarant ne pas savoir que du polonium se trouvait dans les feuilles de leur tabac, alors que cette dernière était vraisemblablement au courant depuis plusieurs décennies !
Les engrais phosphatés industriels sont des engrais de synthèse issus de la réaction d’un acide avec un minerai. Ils sont couramment utilisés en agriculture, mais interdits en agriculture biologique. La plante absorbe le phosphate et d’autres éléments nécessaires à sa croissance par les racines. Le polonium radioactif déposé dans le sol est ainsi absorbé par la plante et se retrouve alors dans le tissu végétal même de celle-ci.
Il est plus qu’évident que, si le tabac est contaminé au polonium radioactif dû à l’utilisation de phosphate, toute l’alimentation de l’agriculture conventionnelle l’est aussi et de manière significative.
Déjà en 1970, Philip Morris indiquait que l’utilisation d’un solvant pour nettoyer les feuilles de tabac ne réduirait que de 10 à 40 % la quantité de polonium dans les feuilles de tabac. Autant dire que, même en lavant bien ses légumes cultivés en conventionnel, ces derniers contiennent également une quantité non négligeable de cet élément radioactif dangereux.
Les engrais de synthèse utilisés en agriculture sont composés d’azote, de phosphate et de potassium. La consommation mondiale d’engrais est en pleine explosion, dépassant les 160 millions de tonnes contre 120 millions de tonnes en 1994. D’autre part, un sac de 50 kg d‘engrais contient 20 kg d’éléments, composés de 7,5 kg d’azote, 2,5 kg de phosphate, et de 10 kg de potassium. En d’autres termes, la quantité de phosphates, contenant du polonium radioactif, utilisée dans le monde est aujourd’hui de plus de huit millions de tonnes, contenant cet élément dangereux pour la santé, et répandues sur les surfaces agricoles de la planète.
Les éléments radioactifs comme le 210Po ont une durée de vie longue et s’accumulent dans les organismes vivants. Lorsqu’on ingurgite sur de longues périodes des aliments contenant des éléments radioactifs, ceux-ci se stockent et s’accumulent nécessairement dans les organes. Il existe des incertitudes toujours ouvertes sur la question des faibles doses en ce qui concerne les radiations nucléaires, et le polonium radioactif présente à la fois un risque de toxicité chimique et un risque lié à la radioactivité. On était avertis du danger des pesticides couramment utilisés en agriculture conventionnelle, mais voilà qu’on apprend également que les fertilisants chimiques couramment utilisés contiennent des éléments hautement nocifs, absorbés par les plantes et se retrouvant dans nos organismes.
L’épidémie de maladies et notamment le nombre de cancers que connaît la société moderne ne serait-elle pas due, en partie, à ce cocktail explosif de pesticides et d’élément radioactif qu’on absorbe via l’agriculture chimique sur de très longues périodes ?
Les géants de l’industrie du tabac auraient donc volontairement caché au public, pendant plus de quarante ans la présence dans les feuilles de tabac, les cigarettes et la fumée de tabac d’un élément radioactif dangereux et cancérigène, le polonium 210 (210Po). C’est ce composé, un des radioéléments les plus toxiques, avec une activité spécifique qualifiée de «colossale» par la radiothérapie.
Le polonium 210 est un émetteur de radiations alpha si instable et dangereux qu’il est un des rares à n’avoir jamais été utilisé en médecine. Il provoque des cancers du poumon par inhalation : il se dépose aux embranchements des bronches où il provoque le processus de cancérisation. Un fumeur de 30 cigarettes par jour s’expose par sa présence dans la fumée à l’équivalent de dose de 300 radios de poumons par an ! Le 210Po serait responsable de 1 % de tous les cancers du poumon des Américains.
Si le 210Po est présent dans la fumée, c’est à cause des engrais riches en phosphates que l’on utilise pour cultiver le tabac. Ils sont extraits de mines d’apatites, une roche qui contient du radium et du polonium. En diminuant la teneur en azote de la plante, ils donnent son arôme spécial au tabac des cigarettes.

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