Sous l’égide de l’ONU et après la célébration de la Conférence des parties sur le climat (COP21) en 2015 à Paris, la COP22, qui s’est terminée en apothéose à Marrakech, appréhende un certain nombre de points sur le dérèglement climatique. C’est dire aussi que Paris avait conçu la machine et Marrakech doit se retrousser les manches et mettre les mains dans le cambouis, comme l’a défini Cassie Flynn, conseillère changement climatique au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
C’est aussi une initiative que le Maroc a prise pour fédérer, en marge de la COP22, le continent africain et promouvoir de concert un développement humain durable. Par cet événement le Royaume devient en effet fondateur et leader d’un Sommet africain économique et par conséquent écologique. C’est indiscutablement un événement et une grande réussite où 50 Etats africains et de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement ont siégé autour de l’intitulé «Africa Action Summit».
Cette rencontre de haut niveau, à laquelle se sont joints Ban KI-moon, François Hollande et John Kerry, trace la volonté africaine de prendre en main son destin, de parler d’une seule voix et d’unir ses forces pour lutter contre le dérèglement climatique et renforcer sa résilience.
Tourné donc pour l’action, le Sommet a eu pour vocation de mettre en cohérence une nouvelle impulsion aux aux initiatives et projets structurants en matière de changement climatique. D’où son centrage sur deux thèmes essentiels :
– d’abord l’Afrique face au changement climatique via l’IAA (l’initiative africaine pour l’adaptation) et AAA( l’adaptation de l’agriculture africaine), lancée par le Maroc ainsi que GMVSS (initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel), et aussi des SSS( stabilité, sécurité et soutien africain) lancée par le Maroc et le Sénégal, tendant également l’initiative pour la résilience rurale (R4) et enfin AFS pour les forêts dans la région Méditerranée et le Sahel.
– et aussi pour une Afrique émergente et durable confirmée par la lutte contre le dérèglement climatique qui constitue une opportunité pour accélérer le développement dans le Continent. Entre autres s’engager dans les énergies renouvelables et la croissance verte.
Tenue pour monnaie courante, l’Action en faveur du climat et du développement durable est en effet le point nommé de la Proclamation de Marrakech. Adoptée par les Chefs d’État, de Gouvernement et Délégations, cette proclamation marque une inflexion importante dans l’ engagement pour rassembler la communauté internationale dans son ensemble, afin de relever un des plus grands défis de notre temps.
Les participants ont appelé à l’unanimité à davantage d’action climatique et d’appui, bien avant 2020, en prenant en compte les besoins spécifiques et les circonstances particulières des pays en développement, des pays les moins avancés ainsi que ceux particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.
De ce fait, la France lancera avec le Maroc et Monaco une conférence internationale sur l’Océan en janvier 2017 pour réfléchir sur les moyens de valoriser et de protéger la Méditerranée, une initiative qui répond aux attentes des pays méditerranéens en la matière, a affirmé Mme Royal.
Pour préparer cette réunion de haut niveau, les trois pays, a-t-elle précisé, réuniront les chercheurs du pourtour méditerranéen pour se pencher sur l’avenir de la Méditerranée, un des plus importants espaces de concentration urbaine et touristique de la planète et des plus affectés par les dérèglements climatiques (pollution, mutation des espaces etc.)
Cependant, le Maroc ,de par son appartenance africaine et animé par le devoir de solidarité agissante envers les pays africains, sévèrement touchés par les effets ravageurs des changements climatiques, S.M le Roi a bien voulu instituer le «Prix international pour le Climat et l’Environnement», doté annuellement d’un million de dollars.