Le barrage Ouljet Es Soltane fait partie du bassin de Sebou, l’un des plus importants versants du Royaume. Il s’étend sur une surface de 40.000 km2 et figure particulièrement dans le cadre du Plan directeur d’aménagement intègre des ressources en eau (PDAIRE) du bassin de Sebou. Mentionné d’une hauteur de 93 m sur terrain naturel, 98.2 m sur fondation et 383.3 m de longueur en crête, le volume stocké est de l’ordre de 510 mm3.
Fondé solidement sur un rocher sain de schistes noirâtres à intercalations silto-gréseux, il est en parement amont présentatif d’une pente de 0.5H/1V et en aval d’une pente de 0.7H/1V ; quasi-symétrique. C’est un barrage constitué d’ un massif en béton compacté au rouleau, arborant un volume total de l’ordre de 1.000.000 m3 avec couches inclinées. C’est une technique dont le Maroc reste pionnier et parmi les premiers pays qui ont développé le mode de la mise en place du Béton Compacté au Rouleau par l’utilisation de la méthode des couches inclinées ,exemple du Barrage WIRGANE, en 2005, après la première utilisation de cette méthodologie en Chine dans le Barrage JIANGYA, en1997
Il aura également des impacts socio-économiques positifs sur son environnement, à savoir : l’amélioration du revenu des agriculteurs à travers l’intensification et la diversification des productions agricoles ; la reconstitution des réserves en eaux souterraines, création d’emploi et qualification de la main d’œuvre ordinaire soit plus de 950000 jours ouvrables au cours de la période des travaux.
CID : Amélioration des conditions de sécurité du barrage
Faisant partie du programme d’aménagement du bassin du Sebou, le barrage Ouljet Essoltane sur l’Oued Beht a une hauteur de 99m, une longueur en crête de 383m et une retenue de 510Mm3 permettant la régularisation d’un volume additionnel de 73Mm3/an du bassin du Beht.
Le barrage a pour buts d’améliorer la protection de la plaine du Gharb contre les inondations, le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Meknès et de ses environs, la sécurisation de l’alimentation en eau potable des villes de Khémisset et Tiflet, le renforcement del’irrigation des périmètres de la grande hydraulique du Beht et de la petite et moyenne hydraulique, la production de l’énergie hydroélectrique et la protection du barrage Al Kansera contre l’envasement.
Les études de cet aménagement menées depuis 1977-1978 avaient conclu, après plusieurs campagnes de reconnaissances géologiques, géophysiques et géotechniques par essais in-situ et au laboratoire à la non faisabilité technique et économique d’un barrage de type poids en béton en raison des caractéristiques géotechniques médiocres aussi bien des fondations au droit des sites inventoriés que des matériaux de construction granulaires disponibles dans la région.
Ces études avaient abouti en 2005-2006 à l’adoption d’un barrage en remblais à masque amont en béton avec un volume total de matériaux de 2Mm3 environ et un évacuateur de crues en deux tulipes de 27m de diamètre chacune et de 94.30m de hauteur pour assurer le passage d’une crue de 4500m3/s correspondant à la crue du projet de dix-mille ans de période de retour.
CID a procédé en 2008-2009 à une redéfinition complète du projet en intégrant le retour d’expérience et les développements récents acquis au Maroc dans le domaine des barrages en béton compacté au rouleau (BCR). Celaa permis à la Direction des Aménagements Hydrauliques (DAH) de retenirun barrage de type poids en BCR à profil adapté aux conditions médiocresde la fondation (schistes fins noirâtres altérés sur fissures et à intercalations silto-gréseuses peu développées) et une formulation du béton permettant l’utilisation des matériaux locaux : les alluvions grossièresà schistes fins du lit du cours du Beht disponibles au fond du bassin de la retenue à proximité immédiate du site du barrage.
Avec un parement amontà 0.5H/1V et un parement aval à 0.7H/1V, des marches d’escaliers de 3m de hauteur et un évacuateur de crues à seuil libre de 120m de largeur, le barrage totalise un volume de béton de 1Mm3 environ. Il permet une économie, sur le coût de réalisation des travaux et d’équipement du barrage, évaluée à plus de 30% par rapport au type de barrage initialement adopté.
Les dispositions ainsi définies et mises en œuvre lors des études d’exécution de ce barrage, confiées par la DAH à CID en 2011,ont permis une réduction et une maîtrise substantielles des coûts et des délais, la simplification des moyens de réalisation et des conditions de maintenance future des ouvrages annexes et l’amélioration des conditions de sécurité globales du barrage notamment vis-à-vis des crues extrêmes.
La formulation du BCRa fait l’objet, lors de la construction du barrageet en collaboration avec tous les intervenants, de plusieurs et différents types d’essais comprenant des essais sur les matériaux bruts et les classes d’agrégats produites à toutes les étapes, des essais surdes éprouvettes du BCR confectionnées au laboratoire, des essais sur des carottes prélevées par sondages à l’intérieur des levées du barrage et des essais géophysiques cross-hole réalisés dans le corps du barrage. Ces essais ont permis une maitrise de la qualité des bétons et l’évaluation du module d’Young du BCR.
Les travaux de construction du barrage Ouljet Essoltane sont actuellement en phase d’achèvement pour une mise en eau en 2017.