Eau Assainissement

De l’eau bannie à l’eau bénite

Les Casablancais dans le gouffre des robinets

La potabilité et la qualité de l’eau reste toujours une question de pertinence, mais aussi passionnante. En effet, sur ce point précis, le distributeur exprime son vif désir de proposer un service d’eau répondant aux normes les plus strictes du secteur. Un engagement que les habitants casablancais de plusieurs quartiers, notamment Derb Soltane, Hay Mohammadi, Ain Sebâa et quartier latin centre-ville, acceptent avec réticence. Parce que ces derniers jours, pris à l’improviste, ils se sont réveillés sur l’écoulement d’une eau infecte livrée par leur robinet. Une qualité d’eau menaçant la vie d’une population de quartiers réputés à l’abri de déflagration naturelle.

Rappelons à cet égard que les besoins de la ville en eau potable ménagère s’élèvent à plus de 184 millions m3 par an, soit un besoin journalier de 500 000 m3. Un chiffre qui, avec l’explosion démographique, devait prendre des dimensions astronomiques aujourd’hui. Sachant que la métropole pour survivre, elle demeure abreuvée par deux grands bassins, en l’occurrence Oum Rabiâ et Bouregreg. Pour répondre à ce besoin vital le distributeur veille à nous faire avaler de l’eau saine et ne ménager aucun effort pour que cette eau soit conforme aux normes. Ses contrôles doivent s’assurer de la propreté de l’eau via toute la chaîne de distribution dont l’analyse d’échantillons, et effectuer des rondes ²quotidiennes de par les 168 points de prélèvement répartis sur l’ensemble de la Wilaya du Grand.

Lire l’article: » De l’eau polluée dans nos verres, la ville de Salé en subie les affres »

Soutenus dans leur exercice de contrôle, les laboratoires d’analyse d’eau, qui veillent sur le dépistage des bactéries (de type bactériologique, physico-chimique…), n’apportent que le minimum au conditionnement d’une fragile et vulnérable matière. C’est par des pratiques inadaptées que se déferlent désormais de telles anomalies, testant de la défaillance et du dysfonctionnement dans la  mise à niveau. Et ce, par l’absence d’études sur la nature du sol et sur la maintenance des bassins exposés aux aléas géologiques. Sachant  que le bassin d’Oum Rabiâ est un peu alcalin, amer et riche en minéraux, alors que le bassin de Bouregreg est légèrement acide et moins riche en minéraux. Enfin, la qualité et le contrôle des circuits d’eau potable destinée aux Casablancais s’engouffre dans des prises de position qui échappent au distributeur, dont il ne peut oublier qu’il a la charge d’assurer le circuit d’une eau saine et potable. Une injonction qui incombe également au Conseil de la ville. 

En dépit de l’assurance du distributeur, l’eau du robinet à Casablanca menace maladies, ce qui contraint le consommateur de prendre ses précautions et s’adresser à l’eau de bouteilles autrefois désertée. Un passage aujourd’hui de l’eau bannie à l’eau bénite.

 

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