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3ème édition du SolMaroc à Mohammédia

Les enjeux symboliques d’une réflexion

Les journées d’étude organisées en octobre dernier à Mohammedia sur le thème : « Les pollutions en héritage » s’inscrivent dans le cadre du développement d’une politique environnementale complexe. Confronté à des situations environnementales extrêmement dégradées, le Maroc lutte pour saisir la notion de résilience « en creux », c’est-à-dire faire face à des situations complexes et plurifactorielles.

En effet les acteurs locaux s’accommodent, ou peut-être se résignent. Souvent analysée comme vertueuse et volontariste, la résilience de territoires fragiles peut également renvoyer à des stratégies de gestion ordinaire.A cet égard, les journées d’étude ont eu cette idée de débattre des problèmes et  saisir les dynamiques de recomposition des territoires post-industriels marqués par des pollutions importantes, faisant peser des contraintes diverses sur les sociétés locales.

Dans des contextes fragiles, l’existence de pollutions liées au passé industriel affecte en effet très directement les territoires sur le plan environnemental avec la dégradation de la qualité des sols et, encore parfois, des eaux. Cette affectation des sols n’est jamais déconnectée d’enjeux sociaux, notamment au travers des inégalités sociales d’exposition aux nuisances et pollutions, d’enjeux politiques -les éventuels « niveaux » de gestion des pollutions- ou encore d’enjeux symboliques (image – persistante et stigmatisant – de territoires déshérités).

Ces pollutions sont variées dans leur nature et leur ampleur. Elles le sont aussi par leur degré de connaissance scientifique, leur reconnaissance institutionnelle et leur prise en charge politique. La pollution de l’eau ou encore la pollution atmosphérique sont des pollutions relativement connues et reconnues alors que d’autres types de pollution, comme la pollution des sols, font encore l’objet d’un processus lent de problématisation et de mise en visibilité. Toutes en revanche interrogent la capacité des sociétés locales, entendues ici au sens large (habitants, élus locaux, praticiens…) à prendre en compte et remédier, voire oublier, ces pollutions.

C’est ce qui a ramené un nombre d’intervenants d’épingler en premier la ville de Mohammedia, lieu même de la tenue  de ces journées. C’est une rencontre qui s’inscrit dans le sillage de la COP22 que le Royaume avait organisé sur son sol en 2016. Cette rencontre a eu l’audace de mettre sur le tapis la question de la pollution dans la ville de Mohammedia, et ce  pour diagnostiquer les composants du fléau qui s’abat sur cette ville qu’une pléiade d’intervenants a fait exposer.

Ces journées d’études, ont également enregistré la présence d’universitaires, de praticiens qui sont venus nombreux, et dont l’ambition c’est faire explorer cette idée de résilience « par défaut » à travers plusieurs axes de réflexion, et ce dans une logique qui se veut à la fois globale et historicisée.

 

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