L’homme sait mesurer la qualité de l’air depuis 1891. Il allait depuis se faire perturber dans ses us et coutumes par la prolifération de la pollution générée par le trafic automobile et ce, depuis 1926 .Il proposa en ces temps des évaluations du coût lié à la pollution de l’air depuis 1911 et établi depuis 1930 que l’air pollué du soufre tue. Malgré cela, il a fallu attendre les années 1980 pour que soient prises des mesures contraignantes en vue de limiter réellement la pollution de l’air par les oxydes d’azote, et mettre fin aux pluies acides.
Pourquoi un tel dysfonctionnement entre le savoir scientifiques (physiques, biologiques, médicales, économiques) et la prise de décision politique en matière de pollution de l’air ? Peut-on aujourd’hui tolérer les pics de pollution comme on tolérait hier les smogs ?
Le sujet de la pollution de l’air tant atmosphérique qu’intérieur est l’un des mieux, sinon le mieux documenté parmi les enjeux liés à la santé environnementale. Ceci ne signifie pas bien sûr que toutes les incertitudes soient levées, ni que l’ensemble des sujets fasse l’objet d’un consensus. L’évolution des méthodes scientifiques et des interrogations, liées elles-mêmes au progrès des connaissances, implique que la décision politique ne pourra jamais être remplacée par la certitude scientifique.
Les travaux scientifiques convergent tous vers un diagnostic commun : subir la pollution de l’air est une aberration sanitaire et économique. « L’Association initiatives de développement durable et protection de l’environnement » entend faire œuvre de pédagogie sur l’ampleur du problème, notamment celui de la ville de Mohammedia. Faire un constat objectif et partagé sur la situation actuelle suggérant des solutions qui rompent avec le manque d’objectivité politique actuellement menée par les décideurs.
Le premier constat est qu’on ne respecte pas les obligations qui s’imposent à elle en matière de protection de la population contre la pollution de l’air. Les pics de pollution médiatisés masquent la permanence d’une pollution de fond supérieure aux normes . Certes, la pollution de l’air est un phénomène transfrontalier et la ville subit et émet les effets d’émissions polluantes vers la ville voisine Casablanca. Seule une action commune coordonnée est susceptible d’être efficace sur ce point. Mais la pollution de l’air dans notre ville est pour 90 % le fait d’émissions dont la source est à l’intérieur de nos frontières. Il convient donc d’agir sur elles avec pragmatisme mais aussi avec résolution. Car pragmatisme n’est pas synonyme d’attentisme. Ni faire la part belle aux lobbies qui récoltent des bénéfices, le plus longtemps possible, des rentes liées aux activités polluantes, suscitant des profits individuels au détriment de la société.
Les émissions de dioxyde de soufre, identifiées dès 1930 comme un des facteurs majeurs des épisodes de pollution atmosphérique, connus sous le nom de smogs. Ces polluants sont augmentés qualitativement et quantitativement et l’air que l’on respire aujourd’hui est globalement plus pollué qu’il y a 15 ans. Mais la pollution de l’air a changé de nature. Dans notre paysage urbain, tous les habitants de la ville indiquent que les immeubles ont aujourd’hui tendance à noircir du fait de la pollution qu’à jaunir. Car la pollution évolue sans disparaître.
Or la pollution de l’air telle qu’elle existe aujourd’hui met en danger les populations, l’activité économique et l’environnement. Sans être présentées de manière anxiogène, émissions de carbone, permettant une augmentation de la pollution de l’air.
Notre association a tenté de recenser de la manière la plus objective les enjeux sanitaires mais aussi économiques et environnementaux liés à la pollution de l’air. Elle s’est ensuite penchée sur les moyens d’évaluer les coûts économiques et financiers liés à ces impacts et à l’analyse des études menées dans le cadre de la démocratie participative. A l’issue de cette analyse on a établi les que le coût annuel des dépenses liées à la pollution de l’air, pour les régimes obligatoires de sécurité sociale et le coût total de la pollution de l’air, incluant l’étude de l’impact du plus grand nombre de polluants sur la santé et autres (tourisme -agriculture-biodiversité etc) recoupent une partie du coût de la pollution de l’air représenté. Enfin, une fois déduit le coût de l’ensemble des mesures de lutte contre la pollution de l’air, le bénéfice net pour de la lutte contre la pollution atmosphérique serait bénéfique.
En se fondant sur ce constat notre association a cherché à déterminer les moyens de mettre en place, les solutions les plus efficaces pour parvenir à lutter contre la pollution. Son objectif est de minimiser les coûts pour les entreprises, les exploitants agricoles et les particuliers et dégager le plus grand bénéfice net qui découlerait du fait de respirer un air sinon « pur », du moins non nuisible à la santé.
La pollution de l’air tue. Les études se suivent et les résultats se ressemblent. Car, si l’on sait aujourd’hui que la pollution a un impact sur la santé humaine, ce que l’on ignore en revanche, c’est l’ampleur de cet impact, l’étendue des dégâts, qui, au fil de l’évolution des techniques d’investigation et de l’amélioration des analyses s’avère de plus en plus importante.
La prise de conscience récente du problème que constitue la pollution de l’air, qu’elle soit d’origine naturelle ou anthropique, a aujourd’hui laissé place à une urgence de faire respecter le droit de chacun à vivre dans un environnement sain et non nocif pour sa santé. Le temps n’est plus aujourd’hui à tirer la sonnette d’alarme. Le temps est à la réaction rapide, ferme, dépassionnée, mais efficace. Il en va de la santé humaine autant que de la santé de notre développement.
La pollution de l’air constitue une externalité négative puisque les effets néfastes qui lui sont associés ne sont pas intégrés par le marché. Ainsi, le coût social de cette pollution est supérieur au coût privé des émetteurs de polluants. La présence d’externalités pose un problème d’efficacité économique, puisque leur non prise en compte dans les prix de marché conduit à une surproduction d’activités polluantes et à un gaspillage de la ressource « air ». Le PIB, principal indicateur comptable utilisé afin de mesurer la richesse produite par l’activité économique, présente l’inconvénient de ne pas prendre en compte les externalités, qu’elles soient négatives ou positives. Ne sont donc pas inclus dans son calcul les coûts pour la société des variables qui n’ont pas de valeur monétaire, à l’instar des dommages environnementaux. Au contraire, certains effets néfastes peuvent être intégrés comme une contribution à l’économie en ce qu’ils produisent de la valeur économique (par exemple, l’activité d’une entreprise de dépollution). Le PIB n’est ainsi qu’une mesure très imparfaite du niveau de bien-être d’une société. En économie, on parle d’externalité négative lorsqu’un acte de consommation ou de production d’un agent influe négativement sur la situation d’un autre agent, sans que cette relation fasse l’objet d’une compensation monétaire.
La pollution de l’air constitue une externalité négative puisque les effets néfastes qui lui sont associés ne sont pas intégrés par le marché. Ainsi, le coût social de cette pollution est supérieur au coût privé des émetteurs de polluants. La présence d’externalités pose un problème d’efficacité économique, puisque leur non prise en compte dans les prix de marché conduit à une surproduction d’activités polluantes et à un gaspillage de la ressource « air ». Le PIB, principal indicateur comptable utilisé afin de mesurer la richesse produite par l’activité économique, présente l’inconvénient de ne pas prendre en compte les externalités, qu’elles soient négatives ou positives.
Mustapha BOUSSETTA / Président Association AIDDPE