EnergieEnergies Renouvelables
Conférence sur les énergies renouvelables (MENAREC 5)
L’énergie éolienne à 6.000 Mw en 2020
Le développement des énergies renouvelables au Maroc devrait fortement réduire dans les années à venir et à l’horizon 2020 sa dépendance visà-vis du pétrole. «80% de nos besoins en énergie sont importés et il est crucial de diminuer cette dépendance», a fait savoir M.Diouri, ministre de l’Energie, en marge de la conférence sur les énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique du nord (MENAREC 5) qui s’est tenue dernièrement à Marrakech.
Le Maroc s’est lancé il y a une dizaine d’années dans un ambitieux programme de promotion des énergies renouvelables, visant à porter à l’horizon 2020 la puissance installée à 4.000 MW, à parts égales entre éolien et solaire. De ce fait, la contribution des énergies renouvelables dans la production de l’électricité sera portée à 42% contre environ 25% actuellement.
Les domaines de l’éolien et du solaire ont vu le jour depuis. Dans le seul éolien cinq projets de 720 MW sont en chantier pour une mise en service en cette année, pour un coût de 12 milliards de dirhams (1,09 md d’euros). Avec 3.500 km de côtes, le Maroc possède un important gisement d’énergie éolienne, soit un potentiel de 6.000 MW environ. Ce qui laisse prédire que l’importance de l’intégration des marchés et des réseaux électriques au niveau des pays du Maghreb et avec les pays européens est un but devenu incontournable. Il existe déjà des interconnexions avec des pays comme l’Algérie et l’Espagne (…) mais il faut aller plus loin.
En effet, la réussite de la transition énergétique vers les énergies renouvelables requiert la mise en oeuvre de véritables partenariats, impliquant un engagement encore plus fort et du secteur privé et de l’ensemble des acteurs concernés. Ce qui n’a pas été de bon goût ces derniers temps, du fait de l’annonce en faillite de l’entreprise allemande Solar Millenium, et donc son retrait du projet solaire de Ouarzazate. Ce qui correspond aux multiples vagues de récession économique que traverse l’Europe actuellement. Il faut dire que depuis le déclenchement de la crise de la dette et l’avènement de l’austérité dans les sphères bancaires européennes surtout, plusieurs voix se sont élevées pour manifester leurs craintes quant aux possibilités de financement du projet. Rappelons que la Banque Mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque Européenne d’investissement, la banque allemande « Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) », l’Agence française pour le développement et MASEN se sont engagés pour un montant total d’environ 1,4 milliard d’US dollars pour le projet. Vers la fin 2010, MASEN a lancé un appel d’offres international et plusieurs actionnaires de Desertec Industrie Initiative (Dii) ont été présélectionnes pour la centrale prévue à Ouarzazate. La décision quant à l’appel d’offres est entendue en cette année et la mise en service de la centrale est prévue pour 2014-15.
Di quant à elle déploie tout son talent, arguments à l’appui, pour convaincre les plus sceptiques. Ce qui laisse au cabinet français de business Consulting, Bearing Point la possibilité d’enfourcher son destrier, pour activer et faire porter autour du plateau un taux de 15% de rentabilité du projet au profit des entreprises qui intégreront le tour de table. Cependant, concernant le respect du calendrier de réalisation de ce projet géant de production d’énergie solaire, qui intéresse plusieurs pays maghrébins, dont le Maroc, Dii annonçait sa viabilité de lancement à partir de 2012 du premier projet pilote initié, portant sur une capacité de 500 MW, prévu sur le sol national. Le conglomérat allemand
aurait ainsi été amené à revoir tout le calendrier de réalisation de son méga projet, en «reportant de quelques mois le lancement de ce projet pilote», qui devrait nécessiter un investissement de quelque
600 millions d’euros.
Cependant, selon un autre cabinet d’étude, britannique cette fois, Bloomberg New Energy Finance, les craintes et supputations sur la faisabilité de ce projet risquent d’être davantage renforcées, au vu des bouleversements récents intervenus dans la région. C’est sur la question du financement des projets de taille, comme les énergies renouvelables et l’énergie solaire plus particulièrement , que la question du calendrier pourrait être prise à défaut et constituer un handicap aux avancements des travaux.
M.M