ECOLOGIE
Huile de palme entre avantage et inconvénient
Elle est indispensable à notre métabolisme
Les besoins en huile de palme se font de plus en plus une place de choix dans le marché national, se permettant ainsi une large audience auprès du consommateur qui contraint le Maroc à importer un peu plus d’huile de palme. En 2018, le Royaume a importé 25.646 tonnes de cette matière, en progression de 35,7% comparativement à 2017. Mais ce qu’on connait pas c’est que sa consommation excessive peut entraîner des problèmes de santé. On entend beaucoup de choses à ce sujet, pour au final se retrouver un peu perdu dans un flot d’informations parfois contradictoires. En soit, l’huile de palme n’est pas plus mauvaise pour la santé que le beurre. Son utilisation ultra fréquente favorise l’obésité et l’apparition de maladies cardio-vasculaires. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, l’huile de palme devrait plutôt s’appeler graisse de palme tant elle contient d’acide gras saturés : 51% de sa composition. Sur ce tableau, l’aliment qui s’en rapproche le plus, en terme de matières grasses, est donc le beurre.
Les acides gras insaturés (en bleu, orange et jaune sur le graphique) sont considérés comme des acides gras essentiels : indispensables à notre métabolisme. Ils proviennent uniquement de notre alimentation car l’homme est incapable de les produire. Pas de risque de ce côté-là. Les acides gras saturés (en rouge), de leur côté, sont considérés comme « mauvais » car favorisant le dépôt de cholestérol dans les artères. Ils augmenteraient aussi les risques de maladies cardiovasculaires. Notons que les produits à base d’huile de palme sont principalement utilisés pour l’huile de cuisson, la margarine et dans la production d’autres types de produits industriels comme l’asphalte renforcé.
Dans notre alimentation classique, nous trouvons ces acides gras saturés dans les graisses d’origine animale : viande et produits laitiers – le poisson n’en contient pas. En effet l’huile de palme brute, de couleur rouge contient une quantité folle de carotène – alpha et bêta – 500 à 700 mg/kg : plus que dans la carotte ! Cela confère à l’huile de palme vierge des vertus très appréciées par les peuples des pays producteurs : bon pour le cholestérol, diminue le stress oxydant, réduit la pression artérielle, etc.
Malheureusement l’huile que nous retrouvons dans nos produits de consommation courante a été raffinée, perdant 80% de son carotène. Pire : après cuisson (qui lui confère une couleur blanche) : la graisse perd presque tout le carotène restant. On entend souvent parler d’acides gras trans : on les retrouve parfois dans la liste des ingrédients au supermarché, sous le nom de « matières grasses hydrogénées ». L’hydrogénation provoque la mutation des acides gras en acides gras trans. Ce procédé est utilisé par les industriels pour rendre la matière grasse plus stables et plus faciles à utiliser. Mais l’impact de cette technique sur la santé humaine est dangereux : elles favorisent les dépôts de plaques d’athérome (essentiellement constituée de cholestérol ) qui sont un danger pour le cœur et les vaisseaux sanguins.
Notons que la Malaisie est notre fournisseur principal de cette matière, elle a produit en 2018 quelque 19,5 millions tonnes d’huiles de palme brute. Ses exportations totales de cette huile ont atteint 24,8 millions de tonnes. C’est pourquoi, quand des opérateurs de ces deux pays se réunissent pour envisager le renforcement de partenariats en matière de commerce d’huile de palme, les opportunités pour l’industrie marocaines semblent évidentes. Lors d’un séminaire technique organisé par le Centre Islamique pour le Développement du Commerce (CIDC) avec l’ambassade de Malaisie à Rabat et le Bureau régional du Malaysian Palm Oil Board au Caire, les opérateurs malaisiens ont présenté les produits à base d’huile de palme, et ont examiné avec leurs homologues marocains les perspectives de mise en place de partenariats et la possibilité pour le Maroc de constituer une plateforme d’industrialisation de produits d’huile de palme, et leurs exportations vers le continent africain. Une rencontre qui avait pour but, pour les Malaisiens, de faire la promotion de l’huile de palme, et aussi d’enrichir leur porte-feuille clients au Maroc.