Exploitation des déchets ménagers et industriels

La gestion des déchets n’est plus ce qu’elle était auparavant, désormais c’est une autre dimension. Et il parait qu’elle ne s’arrête pas au tout petit coin de la rue, comme dans le passé: poubelle par ci poubelle par là, c’est de l’expertise qu’elle relève aujourd’hui. Ceci dit ,que nos administrations communales doivent s’y conformer aux nouvelles règles et être en mesure de répondre scientifiquement à cette nouvelle donne.
L’exploitation des déchets ménagers est en effet une activité récente au Royaume. Elle touche différents secteurs économiques comme l’industrie, l’aménagement du territoire, l’exploitation commerciale et, entre autres, la valorisation énergétique.
La mise en décharge, qui longtemps était une solution de facilité, la moins coûteuse et la plus répandue pour traiter les déchets, est une pratique qui n’est plus de règle. Les conditions économiques, esprit de consommation et intrusion de produits nouveaux dans nos achats domestiques massifs, sont venus bouleverser nos coutumes et méthodes dans l’accomplissement de nos besoins quotidiens dépassés sur toute la ligne.
Devant cet encombrement des déchets, la réglementation a aussi pris de la longueur, elle a progressivement limité l’utilisation de ce mode de traitement aux déchets dits ultimes, c’est à dire aux déchets qui ne peuvent plus être valorisés ni pour leur contenance énergétique, ni celui de l’agriculture.
De nos jours, la mise en décharge doit être considérée comme dernier recours; elle est d’ailleurs classée en dernière position dans la hiérarchisation des modes de traitement établie dans les pays qui ont de l’avancée dans ce domaine. Il faut dire qu’au Maroc cette expérience n’a démarré qu’en 2000 avec réticence dans les budgets alloués aux ordures. Le démarrage de cette expérience s’est distinguée timidement dans la ville de Fès au départ. Désormais l’expérience en fait référence.
Auparavant les communes géraient directement leurs décharges, échappant ainsi à tout contrôle ou gestion moderne.

Stockage des déchets

Parler donc de décharger c’est aussi parler de stockage, et il ne convient nullement de faire état de dômes de déchets exposés en plein nature sans y apporter un plus. Et c’est là qu’intervient les centres de stockage. Un centre de stockage est compose de casiers, indépendants sur le plan hydraulique, eux mêmes composes d’alvéoles, dans lesquelles sont entreposés les déchets. Les casiers sont entourés de digues étanches. L’étanchéité est assurée par superposition d’une géomembrane en mélange de fibres textiles et de matériaux drainant. Les lixiviats, liquides s’écoulant des déchets, sont récupérés, traités puis envoyés en stations d’épuration. La hauteur et la pente des digues, la distance des casiers par rapport à la limite de l’exploitation, les contrôles… sont aussi réglementés. La durée d’exploitation est en général de vingt ans.
Ceci nous permet d’ouvrir également la parenthèse de l’incinération ou comment faire disparaître les déchets en quantité suffisante, atténuant les 85% des déchets traités. Seule donc la technique d’incinération peut parvenir. Mais qu’en est-il de cette technique dans nos décharges?

Incinération

L’incinération est un mode d’élimination des déchets ménagers en les brûlant à haute température. C’est aujourd’hui, de par le monde avancé dans ce domaine, le deuxième mode de traitement des déchets ménagers après la mise en décharge. L’abandon de la mise en décharge comme mode de traitement ordinaire devrait renforcer le poids de l’incinération, mais celle-ci semble se heurter à des difficultés croissantes. En effet cette option est devenue controversée notamment en raison des risques sur la santé de l’environnement.
Une étude publiée en 2008, faite par l’Institut de veille sanitaire(InVS), a notamment confirmé l’existence d’une relation significative entre la pollution des incinérateurs dans les années 70/80 et l’apparition de cancers dans les populations à proximité dans les années 90/99. Depuis les incinérations des ordures ménagères répondent à de nouvelles normes environnementales plus stricts écartant, à priori, tout nouveau risqué mais l’image de l’incinération reste très négative auprès de la population. L’idée donc de miser sur la construction des incinérateurs reste à se définir comme besoin à moindre risque.

Déchets industriels

Dans la trame des déchets industriels le déchet toxique prend une dimension importante de par sa nuisance qui se caractérise par sa dangerosité. C’est un déchet qui ne subit pas le même traitement que les déchets ménagers. Un déchet toxique présente une dangerosité prouvée. Un déchet chimique ou toxique peut impacter, de manière grave -à courts, moyen ou long terme via ses effets directs ou indirects- l’environnement et la santé humaine. Il appartient à la catégorie des déchets industriels et peut provenir des usines, de l’agriculture et des transports, des particuliers, des hôpitaux et tout rebut démontrant les risques suivants: explosion, combustion,inflammation, effets nocifs, infectieux, irritants, toxiques, corrosion etc…Ces déchets peuvent en définitif prendre un état solide, par eux ou gazeux.

Mehdi Oulberj