En contribuant à hauteur de 6,6 % du PIB, le BTP est un secteur clé de l’économie marocaine. Après une légère progression l’année 2014 allait confirmer une stabilisation temporaire du secteur, tendance constatée depuis la fin de la bulle immobilière en 2011.
Cette conjoncture s’explique par la contraction des crédits aux particuliers et la baisse en 2014 du budget alloué aux grands projets structurants. En 2015, tant bien que mal, il affiche une croissance modeste de 1,3%. En se faisant le secteur a enregistré de 2002 à 2013, une valeur ajoutée qui a plus que doublée. Elle était de 4,71 Mds € en 2013.
Le BTP emploie environ 9 % de la population active, soit 976 000 personnes. Il compte environ 60 000 entreprises, dont une majorité opère dans le domaine de la construction (58 % environ). Cependant, l’informel domine le segment de l’habitat privé. Seules 5 000 entreprises seraient structurées et localisées. 22 % de ces entreprises réalisent 80 % du chiffre d’affaires du secteur.
L’État reste est un important pourvoyeur d’activité puisque 80 % des marchés publics sont dédiés au secteur du bâtiment et des travaux publics.
La construction du gros œuvre bâtiment et les travaux spécialisés de génie civil sont les deux segments porteurs de cette branche. Dans le segment de l’habitat privé, l’auto construction représente la moitié des unités réalisées chaque année.
En 2015, les mises en chantier ont progressé de 2,8% à 225 116 unités. Une augmentation correcte mais modeste impactée par le secteur de l’immobilier en stagnation. Le BTP reste principalement ralenti par l’activité du bâtiment qui connaît «un repli de l’investissement privé» malgré une amélioration relative de l’activité des travaux publics. Le ciment, qui connaît des difficultés depuis plusieurs mois, progresse néanmoins de 4%.
Les ventes de ciment, principal indicateur du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP), se sont accrues de 3,5% à fin d’avril 2016, après une amélioration de 1,4% un an plus tôt, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Le volume des crédits bancaires alloués au secteur, s’est amélioré de 1,3%, au terme des 4 premiers mois de l’année 2016, pour atteindre 241,8 milliards de dirhams, souligne la DEPF dans une note de conjoncture du mois de juin 2016.
Cette évolution est attribuable à l’amélioration de l’encours des crédits accordés à l’habitat de 5,6%, atténuée par le recul de l’encours des crédits attribués à la promotion immobilière de 9,2% après une baisse de 12% un mois plus tôt.
En revanche l’année en cours laisse les analystes tabler sur une reprise peu timide du secteur avec des ventes nationales de ciment qui ne dépassaient pas les 2%. L’activité des travaux publics quant à elle s’en est sorti mieux que le bâtiment grâce à la consolidation de l’investissement public et la poursuite des grands chantiers d’infrastructures dans la route et le ferroviaire.
