Environnement
Le Maroc est-il appelé à devenir pays pollueur ?
Après le maigre accord de Doha et les échecs des sommets de Copenhague et Durban, les négociations sont tournées vers 2015 en espérant un accord groupant au moins 90% de pays.a
Mais de grands pays pollueurs connus (USA, Canada, Japon, Russie…) ont esquivé en 2010 à 2012 et évité la signature du renouvellement des accords ou amélioration des directives et recommandations espérées par l’opinion mondiale suite aux études alarmantes sur le climat mondial et la sonnette d’alarme lancée par des experts et savants chargés de l’évaluation de la situation actuelle et des projections d’avenir sur le développement de la pollution et ses conséquences sur le réchauffement climatique de la planète.
La lutte contre le réchauffement climatique a piétiné et certains grands pays pollueurs ont déjà fait savoir qu’ils ne signeront pas le prochain traité de lutte contre le réchauffement planétaire prévisible, et ce en dépit des mises en garde et avertissements lancés par l’ONU et la communauté internationale depuis 2008. Les négociations de la conférence internationale de Doha fin 2012 ont abouti à la prolongation du Protocole de Kyoto I jusqu’à 2020.
Cependant et alors que le Maroc aspirait à devenir un modèle en matière de conversion progressive vers les énergies renouvelables propres avec un objectif espéré de 42% en 2020, le ministère de l’Energie marocain a donné son aval à des compagnies étrangères en vue de préparer l’exploitation des sables et schistes bitumineux en mines à ciel ouvert (Tarfaya).
Officiellement, l’Office marocain des hydrocarbures et des mines (ONYHM) a autorisé en avril 5 compagnies internationales à commencer les forages d’exploration qui permettront d’évaluer plus précisément les réserves du Maroc en gaz de schiste ou résidus pétroliers.
Le Maroc dispose de réserves importantes de schistes, soit environ 50 milliards de barils des réserves en schistes et le pays va progressivement rejoindre ainsi le club du Top 10 des pays les plus pollueurs de la planète s’il persiste dans une politique de développement de stations de traitement-raffinage des sables bitumineux.
Mi-avril, une pétition a été lancée par des ONG et des associations écologiques et les initiateurs du sit-in du 21 avril sur la place du Parlement à Rabat (plus de 1600 participants) contre les autorisations d’exploration ou d’exploitation du gaz et de l’huile de schiste attribuées aux compagnies étrangères, ont enregistré en première semaine un peu plus de 600 signatures afin d’infléchir la décision du gouvernement.
A noter que l’Afrique représentait fin 2012, seulement 2% de la pollution atmosphérique mondiale, et le Maroc fut classé jusqu’en 2009 en 59ème position mais passera rapidement à un nouveau classement alarmant vers le groupe des 10 à 15 premiers grands pollueurs de la planète.
Rédaction