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L’OCP rejoint Clip et augure l’avenir

L’Institut d’Entreprise de l’OCP est désormais accrédité «Corporate Learning Improvment Process» par l’European Foundation for Management Development. Cette distinction permettra au groupe d’améliorer son offre de formation en bénéficiant de l’accompagnement de cet organisme.

Décernée par l’EFMD (European Foundation for Management Development), cette accréditation est une reconnaissance de la stratégie du groupe en matière de développement de ses collaborateurs. La certification de l’Institut d’Entreprise a été obtenue suite à une revue finale impliquant l’ensemble des parties prenantes (management, participants, et partenaires académiques) et menée par des experts de l’EFMD.

L’OCP devient ainsi la première entreprise africaine à recevoir ce label accordé pour les cinq prochaines années, soit la plus grande période d’accréditation proposée par l’EFMD. Durant cette période, l’organisme européen met toute son expertise et le savoir-faire de ses membres au service de l’Institut d’Entreprise de l’OCP. Ce dernier, qui a dispensé en 2015 plus de 10.000 jours de formation, pourra ainsi faire évoluer les processus de «Learning & Development» déjà en place.

Et ce n’est pas une vaine entreprise si l’Office jalonne son activité par de louables réaffirmations comme icône dans la production des phosphates . Ceci dit que dans les prochaines années, le phosphate pourrait devenir ce qu’est le pétrole aujourd’hui pour l’économie mondiale, à en croire la publication du  magazine «Sciences» par six universitaires scientifiques aux Etats-Unis et intitulée : «Le sol est l’épiderme vivant de la planète».

Ils alertent en effet sur un épuisement « régulier et alarmant » des ressources du sol sur l’ensemble de la planète. De plus, cette érosion s’est accélérée depuis la révolution industrielle, étant beaucoup plus rapide que la reconstitution des nutriments du sol.

Primordiale nécessité

A ce rythme, préviennent-ils, le sol ne pourra plus pleinement remplir ses fonctions, à savoir aider à la régulation des cycles de carbone et de l’eau ainsi que l’alimentation des hommes. «De profonds changements se profilent à l’horizon pour ces fonctions interconnectées – notamment provoqués par les changements climatiques et la production alimentaire – qui auront probablement des répercutions sur la société de ce siècle. En fin de compte, la manière dont nous gérons directement et indirectement le sol de notre planète sera intimement liée à notre succès futur en tant qu’espèce estiment  les scientifiques.

D’après l’un d’eux, Ronald Amundson – professeur de l’Université de Berkeley, « les gens ne sont pas conscients de la transformation géologique qui a lieu en ce moment parce que les changements se produisent lentement et ne sont souvent remarquables qu’après deux ou trois générations ». L’universitaire estime qu’au-delà des facteurs non maitrisables comme le changement climatique, l’activité agricole est grandement responsable de la transformation de la planète et du déséquilibre actuel du cycle de reconstitution des éléments nutritifs du sol. Celui-ci devient alors incapable de répondre aux besoins alimentaires de l’humanité. Or, les agriculteurs utilisent trois éléments nutritifs essentiels pour fertiliser leurs cultures: l’azote, le potassium et de phosphore.

Mais seul l’azote est disponible dans l’air respiré par les plantes. Les autres nutriments doivent provenir de l’exploitation minière ou doivent être recyclés. Mais « ces ressources ne sont pas équitablement répartis dans le monde entier », alors que les besoins concernant les terres de la planète, remarquent les auteurs estimant que cette situation va pousser au-devant de la scène les pays aux plus grandes réserves de phosphate.

Le Maroc  demain

« Le Maroc sera bientôt la plus grande source de phosphore dans le monde, suivie par la Chine. Ces deux pays auront un grand rôle à jouer dans la répartition de ces ressources. Certaines personnes suggèrent que nous allons voir l’émergence d’un cartel du phosphate », indique M. Amundson. Rappelons que le Royaume – à lui seul – dispose de plus du tiers des réserves mondiales en roches phosphatées, suivi de la Chine (un peu plus du quart des réserves mondiales). A l’avenir, les Etats-Unis n’auront pas vraiment de pouvoir sur ce terrain, car leurs réserves de phosphates seront épuisées dans 20 ans.

Ainsi, le Maroc et la Chine se retrouveraient au cœur de l’économie mondiale sur un marché qui serait aussi juteux que celui du pétrole. Les auteurs de l’étude remarquent déjà comment la croissance de la demande de phosphate dans le monde au cours des 50 dernières années a fait grimper le prix de la roche, lequel est passé de 80 dollars US en 1961 à un maximum de 450 dollars en 2008. Quant au potassium, les prix fluctuent régulièrement. Actuellement la tonne est vendue à environ 700 dollars contre 875 dollars en 2009, mais devrait atteindre les 1 500 dollars en 2020.

Cette étude ne surprendra certainement pas l’Office chérifien des phosphates (OCP) qui, depuis 2013, se dit optimiste quant à la croissance de la demande du phosphate, notamment les engrais phosphatés pour l’agriculture. D’après les scientifiques américains, le positionnement du Maroc dans les prochaines années sur la scène internationale est porteur de forts « enjeux géopolitiques».

L’étain tire sa révérence

Pour tenir compte de la baisse des prix de l’étain sur les marchés mondiaux, la compagnie minière australienne Kasbah Resources a laisser passer dernièrement son épure du projet de mine d’étain d’Achammach au sud-ouest de Meknès .

La compagnie minière australienne Kasbah Resources Limited (KAS) prévoit une division par trois du coût d’investissement dans la mine d’Achammach. Il passerait de 148 millions de dollars à seulement 56 millions de dollars dans cette version dénommé SSO pour «Smart Start Option».

Créée pour développer ce projet marocain (KAS) est une société cotée à Sydney sur l’Australian securities exchange (ASX). Son actionnariat comprend notamment la Banque Mondiale (IFC) à 18%, African Lion Group (14,8%) et Traxys (4,6%). Le projet minier lui-même dénommé «Atlas Tin» compte comme actionnaires outre Kasbah (75%), les groupes japonais Toyota Tsusho (20%) et la filiale de Nippon Steel, Nittetsu, pour 5%.

Le coût de production du minerai selon la nouvelle étude a été aussi revu à une baisse à 12 4800 dollars la tonne d’étain contre  13 126 dollars dans l’étude précédente. Le prix de l’étain retenu pour calculer les revenus est de 15 500 dollars la tonne. Par comparaison, celui-ci coté sur les marchés environ autour de  6,91 dollars la livre (lb), soit 15 225 dollars la tonne.

Le projet d’Achmmach comprend, outre l’extraction minière, la concentration du minerai dans une usine métallurgique sur le site. Pour parvenir à réduire aussi drastiquement le coût d’investissement Kasbah avance une réduction de la taille du projet, un meilleur ciblage de l’extraction et un meilleur taux de récupération métallurgique.

A cela s’ajoute une simplification du design, une réduction de l’emprise au sol ou encore une plus forte externalisation des services. Le «payback» sera in fine réduit de 35% à 32 mois avance Kasbah La durée d’exploitation passerait selon la SSO à 135 mois contre 128 mois jusque là.

Le projet doit encore recevoir le feu vert de ses actionnaires avant d’être lancé.  Selon le communiqué de Kasbah, les partenaires de la JV ont approuvé le lancement de l’étude de faisabilité définitive de la nouvelle épure SSO.

Pour rappel, le Maroc a ces dernières années cherché à favoriser l’arrivée de nouveaux acteurs miniers indépendants ou internationaux en adoptant le régime des droits miniers et la fiscalité.

L’office des mines et hydrocarbures (ONHYM) vient d’annoncer avoir un portefeuille de 7 538 titres miniers attribués. Mais très peu de projets ont été réellement lancés à quelques exceptions

comme la mine d’argent de Zgounder exploitée par le canadien Maya.

Outre la compagnie nationale OCP pour les phosphates, le principal opérateur miner marocain est le groupe Managem détenu en partie par la SNI.

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