Economie

Le prix du pain bascule d’un quartier à l’autre…

...et c'est à Casablanca que le jeu fait échos

Le prix du pain au Maroc continu d’avoir des incidences sur le pouvoir d’achat du consommateur, en particulier ceux qui préfèrent le blé subventionné par l’État, explique un boulanger de Casablanca. Dans notre pays, le prix du pain de base fait date depuis les temps reculés où la « Hisba » régulait et contrôlait les prix et les ventes en toute quiétude. Avec le temps, cette notion se voit remplacée par une administration dite moderne, et qui se spécifie par la mise sur pied des services de contrôle de fraudes etc.. Une multitude de services sensés réglementer et réguler la fluidité des marchés, et auxquels incombe la vérification qualité et poids, surtout quand il s’agit de pain étalé dans nos marchés et qui se pèse à la tractation de boulangers immaculés de pratiques inappropriées.  Cherchant faire fortune rapide en profitant des subventions publiques, ils déjouent les yeux des autorités en traficotant les pèses et parfois même la qualité. Ces soi-disant professionnels- boulangers, continuent de dire qu’ils sont lésés, et agissent individuellement sur le prix qui leur convient. Ils passent aujourd’hui  de 1,20 Dh pain rond à 1,50 dirham l’unité, malgré l’existence de subventions publiques.
Les boulangers anticipent-ils les perturbations prévisibles sur le marché de la farine? En tout état de cause, le prix du pain a augmenté depuis un certain temps, en l’absence d’une réglementation symétrique des prix. Un pain de base, « 200 gr cuit », est maintenant commercialisé entre 1,50 DH et 2,50 et des fois à 3,00 ou plus, au lieu de 1,20 DH préconçu. Cette audace boulangère on la ressent dans nombre de villes dans le Royaume, particulièrement Casablanca.
Invité à engager des réformes sociales et réduire le déficit public, le parti islamiste Justice et développement (PJD) s’est engagé dans la limite des frais pour certains produits comme l’huile, l’essence, et autres produits mais se prononce comme gardien du prix de la farine. Une esquive. L’État est reconnu depuis plusieurs années de meilleur surveillant sur le prix du kilo de pain. Et une fois qu’il a faillit, en 1981 faire bouger le plafond du prix du pain, un débordement social engendra la catastrophe (dans les années 1980, à la suite de la hausse des prix des produits de base, des « émeutes du pain » ont éclaté dans plusieurs grandes villes du Royaume, faisant de nombreuses victimes, en particulier à Casablanca). Depuis, aucune politique bienveillante, ne se hasarda dans la touche flagrante au prix du pain, sachant qu’une telle décision ne pourrait que faire déstabiliser le pays. Et ce n’est pas aux boulangers de réveiller le pandore.

L’ex-ministre des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance, Mohamed El Ouafa, s’est adressé en termes logiques aux menaces de la Fédération nationale des boulangers et des pâtissiers du Maroc (FNBPM) en l’épinglant de ne pas se hasarder avec le prix de l’unité du pain. Le ministre s’est opposé à toute décision d’augmenter le prix du pain sans l’approbation du gouvernement. Et qualifiant d’illégale toute tentative d’augmentation, laissant abri à M. Daoudi d’en faire autant. Rappelons qu’ El Ouafa a mis à découvert les tentatives boulangères qui menaçaient grève à l’époque, et depuis longtemps, et même aujourd’hui, nos marchés de pain traditionnellement cuit dans des fours publics n’ont pris de telle ampleur. Et ce n’est pas aux boulangers, dits modernes, de conduire et malmener des prix à leur guise. Une affirmation jugée « pratique » par les médias au moment où la FNBP, ne peut, à elle seule, desservir les masses..

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