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Carburant : l’irrégularité en têtes de pompes

Le spectre d’une sécheresse similaire à celle de 2016, la pire des 30 dernières années, planait sur l’économie marocaine en cette fin d’année 2017. Sauf exception d’une météo salvatrice et génératrice de pluviométrie, relativement bénéfique en début du mois de janvier 2018, celle-ci demeure prometteuse, nous permettant ainsi de transcender la zone risque et renouer avec une année agricole positive.

S’annonçant de bon augure en ce début du mois de janvier, l’ombre d’une croissance estimée par l’Institut du plan reste en deçà des prévisions. Elle devrait passer de +3,8% à 2,6%, principalement en raison de la baisse anticipée de 3,1% de la valeur ajoutée agricole. Ce qui nous envoi à conclure que l’année est encore à son début et que le tout n’est pas joué.

L’autre danger qui plane sur la saison c’est le taux de remplissage des barrages à usage agricole qui se serait situé, à la mi-décembre 2017, à son niveau le plus bas des six dernières campagnes, soit 32%. Contrairement à la campagne passée, marquée par des conditions climatiques favorables aux cultures précoces, la campagne agricole 2017/2018 aurait été caractérisée par une pluviométrie automnale moins abondante, dont les effets auraient été plus perceptibles au niveau des surfaces ensemencées des céréales et des légumineuses, mais également au niveau des cultures irriguées. Le HCP livre en ces temps du quatrième trimestre 2017, le bilan d’une année durant laquelle le ciel a été plus clément, permettant de boucler l’année avec une croissance de 3,9%, au lieu de +1% une année auparavant, portée par un accroissement de 14,2% de la valeur ajoutée agricole, au lieu d’une baisse de 13,7% au cours de la même période de 2016.

Toutefois, le déficit de la balance commerciale au niveau national se serait allégé de 3,4% et le taux de couverture aurait gagné 2,6 points, pour se situer à 57,6%. L’allègement de ce déficit aurait résulté de la hausse moins conséquente des importations par rapport aux exportations. Ces dernières, en hausse de 15%, auraient bénéficié de la bonne performance des exportations de phosphate brut et d’engrais naturels et chimiques. Quant à la demande intérieure, notamment la consommation des ménages, elle avait enregistré également une augmentation due enpartie aux produits importés. Les importations de biens de consommation auraient progressé d’environ 6,9%, en glissement annuel.

Cependant, la matière énergétique essence et gasoil confondus, se miroitent plus chers à la pompe, l’enjeu enregistre la gesticulation de margoulins, profitant de la décompensation pour déjouer à leur profit le marché du carburant. Question de distributeurs. Tout se joue au détriment du consommateur auquel on fait battre de l’aile des augmentations non justifiées. Il faut dire que l’irrégularité en têtes de pompes fait école.

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