Economie

AUTOMOBILE Les autos écologiques : réalité ou argument de vente ? 

La communication sur les véhicules propres, axée essentiellement sur les émissions de CO2, induit une certaine propension à croire qu’en optant pour tel ou tel model vanté pour ses prouesses écologiques, on pollue moins.
Les moteurs Diesel, par exemple, consomment moins de carburant et émettent donc moins de gaz carbonique, cependant ils polluent autant sinon plus que les moteurs à essence. Par ailleurs, les émissions des moteurs Diesel ne se limitent pas qu’au CO2 qui n’est pas vraiment un gaz polluant mais un gaz à effet de serre, dangereux certes pour notre environnement à terme, puisqu’il contribue au réchauffement de la planète mais non directement nocifs pour l’homme. Les véhicules libèrent aussi d’autres agents chimiques plus nocifs que le CO2 tant incriminé, et qui touchent directement l’organisme humain engendrant des pathologies pulmonaires, cardiaques, cancéreuses, respiratoires ou allergiques… ce sont les oxydes de carbone, des hydrocarbures insuffisamment brûlés, des particules. En France, par exemple, où l’accent est volontairement mis sur les émissions de CO2, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Energie (Adem) établit chaque année un classement en fonction de ces seules émissions. Les constructeurs hexagonaux en profitent alors pour mettre en avant le faible niveau d’émission de leurs moteurs Diesel, entretenant ainsi la confusion auprès des automobilistes portés à croire que le Diesel pollue moins que l’essence ou que tel motorisation, essence ou Diesel, est plus propre uniquement par ce que ces émissions de CO2 sont réduites à raison de x%. En revanche, dans d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse le classement est établi en fonction d’un indicateur multicritères beaucoup plus complet mis au point par l’ATE, Association transport et environnement. Au CO2, il ajoute les polluants cités plus haut à l’exception du Co (monoxyde de carbone) en raison de sa dilution quasi instantanée dans l’atmosphère qui le rend difficilement mesurable. Ainsi, selon ce classement, c’est une marque japonaise qui arrive en tête alors que d’après le classement de l’Adem, on retrouvera en premier les marques présentée d’habitude comme moins polluante à cause de leur faible émission de CO2.

Critères d’achat d’une voiture verte
Commençons par déterminer deux critères de base d’achat d’une voiture verte:
les émissions de gaz à effet de serre et les émissions polluantes

Les émissions de gaz à effet de serre

Ce sont les émissions qui sortent du pot d’échappement, principalement du CO2, qui contribuent au réchauffement de la planète. Ces émissions sont directement proportionnelles à la consommation de carburant du véhicule: plus il consomme, plus il émet de CO2. A noter qu’il y a une différence d’émission de CO2 par litre entre une voiture à essence et une voiture à moteur diesel. La combustion d’un litre d’essence émet 2,4 kg de CO2 et celle d’un litre de diesel, 2,8 kg. Ainsi, un litre de diesel émet environ 17 % plus de CO2 qu’un litre d’essence.

Les émissions polluantes

Ce sont les émissions formatrices d’ozone, qui elle-même formera le smog. Ledit smog (smoke-fog=smog) cause des maladies coronariennes et pulmonaires. Considérons un pays industrialisé comme le Canada, par exemple. Selon l’Institut national de santé publique du Québec, le smog, causé notamment par la pollution atmosphérique émanant des véhicules, est lié au décès d’environ 1500 personnes par an pour la grande région de Montréal. Les principales émissions polluantes émises par les automobiles sont les composés organiques volatils, le NOx, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures et les particules fines. Contrairement aux émissions de CO2, les émissions polluantes peuvent être réduites de beaucoup grâce aux catalyseurs qui se retrouvent sur tous les véhicules modernes. Inventé par General Motors, le catalyseur filtre les émissions polluantes de façon très efficace. Ainsi, une voiture neuve émettra de 95 à 99 % moins d’émissions polluantes qu’une voiture de 1980.

Comparaisons.

Partant de ces critères nous allons comparer quatre modèles de trois marques différentes réputées pour leurs qualités écologiques : Toyota Prius 2010 ; Honda Insight 2010 ; Honda Civic hybride 2009 et Volkswagen Jetta TDI 2009.

Gaz à effet de serre

Les émissions de CO2 ne peuvent être réduites par le catalyseur. Elles sont directement proportionnelles à la consommation des véhicules. Comparons donc la consommation moyenne (ville/route) des quatre voitures:
– Toyota Prius 2010: 3,8 litres / 100 km

– Honda Insight 2010: 4,7 litres / 100 km

– Honda Civic hybride 2009: 4,5 litres/100 km

– Volkswagen Jetta TDI 2009: 5,8 à 6 litres/100 km (manuelle ou automatique)
Ainsi, la voiture qui consomme le moins et donc émet le moins de CO2 est la Toyota Prius 2010, suivie de la Honda Civic hybride 2009, de la Honda Insight 2010 et de la Volkswagen Jetta TDI.

Une Prius 2010 émettra, sur une distance de 100 kilomètres, 9,1 kg de CO2 et une Jetta TDI, 16,5 kg. Presque le double, et ce, en raison de son moteur diesel, chaque litre de diesel émettant 17 % plus de CO2 que l’essence. Il est important de noter que les cotes de consommation de ces deux véhicules nous ont été fournies par le manufacturier et ne seront vérifiées par le gouvernement canadien qu’en septembre 2009, date à laquelle doivent être remis les chiffres pour l’année-modèle 2010.

Émissions polluantes

Les nouvelles normes antipollution californiennes font de toutes ces voitures des choix parmi les plus propres sur le marché en ce qui a trait aux émissions polluantes.

Les trois hybrides ont maintenant la cote PZEV (Partial Zero Emission Vehicle) qui est la cote la plus sévère avant la cote ZEV (Zero Emission Vehicle). Cette dernière ne peut venir que d’une voiture qui n’émet aucune émission polluante (une voiture électrique, par exemple). Dans le cas des PZEV, on parle de véhicules qui ont éliminé près de 99 % des émissions polluantes à la sortie du pot d’échappement, ce qui est tout un exploit! Pour ce qui est de la Jetta TDI, qui fonctionne au diesel propre, sa norme antipollution est, elle aussi, parmi les meilleures de l’industrie. Elle pollue néanmoins plus que les hybrides. Contrairement à Volkswagen, Honda et Toyota ont fait la preuve de la fiabilité de leurs hybrides, comme le confirment les études du Consumer Reports.

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