Environnement

Dégradation des sols au Maroc

Un coût économique estimé à 0,54% du PIB

Précédant la COP 24, qui va se tenir en Pologne le mois de décembre prochain, le Groupe des pays d’Afrique du Nord participe à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité qui se tient à Charm El-Cheikh en Égypte (du 14 au 29 novembre). Le Maroc est présent dans cette rencontre en la personne de Mme Nezha El Ouafi, secrétaire d’État au Développement durable. Une occasion qui fait signe de la dégradation des sols devenue menaçante. En s’appuyant sur les chiffres de l’Observatoire du Sahara et du Sahel sur la période 2000-2015, Mme El Ouafi a indiqué que 15,3% des sols au Maroc sont menacés de dégradation, comme le sont 19% en Égypte, 31% en Algérie et 12,6% en Tunisie. Cette dégradation des terres a un coût économique que la Banque mondiale estime à 0,54% du Produit intérieur brut marocain, 0,59% en Tunisie et de 0,80% en Algérie. Pour freiner le phénomène de la dégradation de sols, Mme El Ouafi a rappelé l’initiative «Triple A» visant l’adaptation de l’agriculture africaine pour faire face aux défis du changement climatique lancée lors de la COP 22 en 2016 à Marrakech.  L’Afrique se doit donc de doubler sa production agricole d’ici 2030 et de la tripler d’ici 2050. Lors de cette même COP, les gouvernements africains avaient lancé l’Initiative, qui malgré les efforts consentis, les défis à relever demeurent colossaux pour les pays d’Afrique.

Selon l’ONU-Environnement, la dégradation des écosystèmes coûte 68 milliards de dollars par an à l’Afrique. Ces pertes s’ajoutent aux 6,6 millions de tonnes de récoltes potentielles perdues, et qui seraient capables de satisfaire les besoins calorifiques de 31 millions de personnes. Au niveau mondial, et selon le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, la dégradation des terres impacte 3,2 milliards de personnes et coûte plus de 10% du produit brut mondial annuel.

«En dépit donc des efforts déployés par l’ensemble des partenaires, la lutte contre la dégradation des sols dans les pays africains est un défi majeur qui nécessite la contribution active de l’ensemble des parties concernées, autorités gouvernementales, secteur privé et société civile», a affirmé Nezha au nom du Groupe nord-africain. Un«Triple S» caractérise cependant la soutenabilité, la stabilité et la sécurité face à la migration causée par la dégradation des terres et le changement climatique.

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