CarrieresEnvironnement

Aperçu historique

Les carrières peuvent être à ciel ouvert ou souterraines, voire sous-marines. Elles exploitent des roches meubles (éboulis, alluvionnaires) ou massives (roches consolidées sédimentaire (calcaires et grès), éruptive ou métamorphique (granite, porphyres, gneiss, amphibolites, quartzites, schistes, basaltes…)
Une carrière est un endroit d’où sont extraits des matériaux de construction : pierres, sable ou différents minéraux non métalliques ou carbonifères (par opposition aux mines). Le chantier se fait «à flanc de coteau» ou «en fosse» (jusqu’à une centaine de mètres de profondeur parfois). Le terme carrière désigne également une installation industrielle complète comprenant: un lieu d’extraction et les machines servant à traiter la roche extraite (le matériau en «toutvenant», c’est-à-dire non trié), des hangars, des ateliers où sont coupés et taillés les blocs de roches. Le mot vient du bas latin quadrus, «carré» (sous-entendu : quadrus lapis, «pierre carrée» pour la pierre de taille).
L’homme a commencé à creuser le sol avec des outils rudimentaires, en bois, corne ou os pour les sols meubles, en silex, pour les roches. Pour façonner les roches tendres, il a donc eu recours à des outils de roches dures. Mais pour façonner les roches dures, il a du attendre l’avènement des métaux, des abrasifs puissants comme le diamant, puis celui des explosifs.
Les premières exploitations se sont faites naturellement, il y a plus de 5000 ans, par ramassage des pierres à la surface du sol. Des pierres prélevées à l’état brut sont utilisées dans la construction des murs en pierre sèche. Les cailloux arrondis des rivières sont un matériau de choix mais sont difficile à mettre en oeuvre sans mortier, on les cimente donc au moyen de mortiers d’argile, prélevée sur place quand cela est possible. La recherche de pierres de plus en plus en profondeur conduit à l’établissement des carrières à ciel ouvert ou souterraines. Ainsi au néolithique déjà, dans les minières néolothiques de silex de Spiennes( Hainaut), des hommes contemporains des dolmens creusent des puits et des galeries pour se procurer le silex de la craie plus facile à mettre en oeuvre que les cailloux roulés inclus dans les limons.
Dans le monde antique, s’impose progressivement la nécessité de trouver des pierres les plus aptes à leur destination. Le travail d’extraction et de débitage des pierres se fait en plusieurs étapes : après le travail de « dé-couverture » des bancs de pierre propre à produire les pierres, dures ou tendres, compatibles avec leur destination, démarre le travail d’extraction lui-même. Afin de détacher les blocs que l’on pourra façonner, le carrier fait dans des cas très rares, appel à des strates et fissures naturelles, plus souvent il doit creuser des rainures, au pic, délimitant le volume et la forme des pierres telles qu’elle devront être réalisée.
D’après Eugène Viollet-le-Duc, les Romains sont les plus intelligents explorateurs de carrières qui n’aient jamais existé. « Les constructions de pierre qu’ils ont laissées sont élevées toujours avec les meilleurs matériaux que l’on pouvait se procurer dans le voisinage de leurs monuments. Il n’existe pas d’édifice romain dont les pierres soient de médiocre qualité; lorsque celles-ci faisaient absolument défaut dans un rayon étendu, ils employaient le caillou ou la brique, plutôt que de mettre en oeuvre de la pierre à bâtir d’une qualité inférieure; et si l’on veut avoir de bonnes pierres de taille dans une contrée où les Romains ont élevé des monuments, il ne s’agit que de rechercher les carrières romaines. » Les outils du carriers romains consistaient en pics,coins,leviers pour l’extraction, scies pour le débitage des blocs, ciseaux et marteaux ou mailles.
La Rome antique, le Moyen Age, la Renaissance, jusqu’au XIXe siècle font un usage massif de la pierre naturelle dans des architectures prestigieuses. Aux techniques traditionnelles d’abattage, par saignée au pic, au coin, à la masse réalisées à bras d’homme, succède le travail mécanique et « aveugle » des machines : la frappe mécanique du marteaupiqueur, la scie à chaîne (haveuse), la perforatrice rotative (de la tarière au rotary), le marteau perforateur, le jet d’eau sous pression voir le laser de puissance. La pierre cesse d’occuper la place prépondérante multiséculaire qu’elle a occupé dans la construction avec l’invention du béton (la pierre artificielle), plus facile à mettre en oeuvre.
Les pierres de construction (ardoises, pierres taillées dites dimensionnelles, pierres tombales et ornementales) ne représentent qu’une infime, mais lucrative part de la production de roches. En France si l’on considère l’ensemble des roches abattues, les carrières dépassent en tonnage la production des mines. On extrait chaque année en France 200 millions de tonnes de matière minérale rocheuse (en excluant
les alluvions, moraines et autres emprunts de terrain meuble, qui représentent encore davantage) qui se répartissent entre: le charbon et minerais (10 MT)-la pierre à ciment et gypses (10MT) – les granulats de béton, routes, ballast (150MT) – les blocs pour enrochement (digues à lamer, ravaux portuaires) (30MT)2.

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