Energie

Hydrocarbures

Du pétrole dans le littoral des Doukkala

L’énergie est au coeur de tous les progrès et développements qu’a connus l’humanité depuis l’invention de la roue, la navigation à voile et plus proche de nous, les révolutions industrielles du charbon puis du pétrole et de l’électricité qui ont, sans conteste, modelé la civilisation du XXe siècle où l’urbanisation, les transports rapides, les télécommunications audio-visuelles, les avancées scientifiques et technologiques, constituent les piliers du formidable essor des échanges et de la richesse des nations.

Cependant, pour assurer le développement durable, il est nécessaire de disposer de l’énergie commerciale et moderne, qui doit satisfaire à des objectifs stratégiques fondamentaux. C’est dans ce constat qu’intervient le cadre global de l’investigation sur les gisements d’hydrocarbures dans la marge atlantique marocaine plus particulièrement dans les bassins des Doukkala et d’Essaouira, où les dépôts triasico-jurassiques et crétacés des forages ont fait l’objet d’une étude géo-chimique relativement importante. La démarche utilisée depuis est basée sur le comportement de certains radionucléides et éléments stables. L’identification et la mesure des radio-nucléides ont été effectuées récemment par spectrométrie Gamma. Quant aux éléments stables, ils sont analysés par fluorescence X. Cette contribution, une fois couplée avec les caractéristiques faciologiques des dépôts, a permis d’obtenir des résultats géo-chimiques intéressants et indispensables aux études géologiques, tels que le lien des phénomènes d’altération avec la porosité des dépôts, mis en évidence par la migration ou la rétention des éléments chimiques. Au cours de ce travail, une attention particulière a été portée sur le comportement de l’uranium, de ses descendants et éléments stables pour déceler l’existence de la matière organique, qui reflète un milieu réducteur qui concentre l’uranium à l’état. Appréhendant l’intérêt de faire juguler une exploration sur la base de données plus rassurantes l ’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et East West Petroleum Corp, une compagnie pétrolière de droit canadien, ont tenu à faire signer récemment, peut être même en catimini, une exploration pour une durée de 8 ans, un accord pétrolier pour la recherche et l’exploitation des hydrocarbures Onshore du bassin des Doukkala. Conformément aux termes de cet accord, les parts d’intérêts des deux parties dans la concession d’exploitation sont de 75% pour la compagnie canadienne et de 25% pour l’ONHYM. La zone d’intérêt retenue, où ont été identifiées initialement deux zones de pétrole conventionnel et non conventionnel, s’étend sur une superficie totale de 1.997 km2, le long du littoral atlantique au Sud-Ouest de Casablanca. C’est le premier projet d’exploitation de la compagnie pétrolière East West Petroleum Corp au Maroc .Elle devrait ainsi réaliser un ensemble de travaux géologiques dans la région, et procéder à la recherche et au traitement des données recueillies sur le site et, le cas échéant, effectuer des opérations de forage pour développer les éventuels gisements. Ce premier projet de la compagnie canadienne au Maroc n’est pas fortuit : dans deux précédents forages, des indices plausibles d’hydrocarbures ont été décelés dans la partie Denovian du bassin, sans qu’elles soient jugées exploitables, du fait notamment d’un certain nombre de difficultés techniques afférentes à l’extraction des ressources. Ce contrat inaugure le premier projet d’investissement au Maroc de la compagnie pétrolière, qui entend, par ce biais, saisir d’autres opportunités d’affaires sur le territoire national. À en juger par les propos tenu par le Pdg de East West, l’intérêt de l’exploitation du bassin des Doukkala permettra de concrétiser son objectif et travailler avec l’ ONHYM dans la recherche de nouveaux gisements de ressources pétrolières.

Le bassin du Gharb

Dès la fin de la Première Guerre mondiale, la CCRF (Compagnie chérifienne de recherches et de forages) a entamé des travaux de prospection dans ce bassin reconnu surtout pour ces « bright spot » de gaz biogénique. Plusieurs compagnies pétrolières se sont relayées pour y effectuer des forages dont plusieurs ont abouti à des découvertes.
Ainsi l’association BRPM/PETROFINA créée en 1963 a fait plusieurs découvertes de gaz dont les productions ont été livrées à la raffinerie de Sidi Kacem et à la CMCP (Compagnie Marocaine des cartons et papiers). Cette association a commercialisé plus de 700 millions de Nm3 En 1980, une autre association BRPM/ELF AQUITAINE/ SCP/KPC (KPC : Koweïtien Petroleum Corporation) a réalisé des travaux d’exploration sur la partie sud du bassin, ce qui lui a permis de découvrir en 1980 les gisements Oulad Youssef (OYF) et Oulad Bendich (OBD). L’ONAREP ayant pris la relève du BRPM en 1981 a également réalisé des travaux de prospection soit par ses moyens propres, soit en partenariat avec d’autres compagnies.
Ainsi l’ONAREP a découvert les gisements d’Oulad Khart et Nouirrat en 1981. En 1986 le gisement Sidi El Harti a été découvert en partenariat avec APEX PETROFINA. Les gisements en production dans le bassin du Gharb contiennent généralement du gaz sec (99% méthane), ce qui rend leur exploitation facile et ne pose pas de problèmes de commercialisation. Malgré leur taille jusqu’ici modeste, leur exploitation s’avère rentable du fait de leur accès facile par forage (profondeur variant de 900 à 1800 m) et du fait aussi de la présence de clients potentiels dans la région même. Le taux de récupération des gisements du bassin du Gharb est aux alentours de 90%. Au fur et à mesure des découvertes, l’infrastructure de production du Gharb s’est développée par la multiplication des stations de traitement de gaz et la ramification du réseau de gazoducs.

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