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Décélération économique

LA FAIBLESSE de l’activité économique dans les pays développés et de sa décélération dans les pays émergents laisse sentir l’effluve des indicateurs à haute fréquence de la crise. Ils continuent en effet de faire ressortir un affaiblissement de l’activité dans la
zone euro dont dépend notre balance commerciale tenue par les liens de changes et de capitaux investis.

Dans ces conditions, il faut noter que la croissance de l’économie nationale s’est située à 2% au quatrième trimestre de l’année 2012, après 2,7% au troisième trimestre. Cette évolution recouvre un repli de 9% de la valeur ajoutée agricole et un ralentissement de 4,4 à 3,7% du PIB non agricole. S’agissant des évolutions sectorielles, et selon les estimations du ministère de l’Agriculture, vu l’importance du secteur sur les ménages marocains, la production céréalière devrait atteindre cette année 97 millions de quintaux, en hausse de 91% par rapport à la campagne précédente. Une aubaine pour la trésorerie nationale.

Pour sa part, l’activité de la pêche côtière et artisanale a enregistré un accroissement de 33% des volumes débarqués à fin mars 2013. C’est un secteur qui, en l’absence d’aléas conjoncturels dans les marchés européens, se fait des avancées dans sa commercialisation. Concernant le secteur secondaire, les résultats de l’enquête de conjoncture de mars de Bank Al-Maghrib dans l’industrie font ressortir une amélioration de l’activité, après quatre mois successifs de détérioration. Le taux d’utilisation des capacités de production demeure inférieur donc à sa moyenne historique, en dépit d’une progression d’un point de pourcentage à 68%.

Dans le secteur du bâtiment et travaux publics, les derniers chiffres disponibles à fin avril indiquent une baisse de 16,5% des ventes de ciments et un ralentissement du crédit immobilier à fin mars. Une traversée difficile pour le secteur qui en dépend pour maintenir le cap.

Pour ce qui est du domaine minier, la production marchande de phosphate s’est accrue de 3,7% à fin février 2013, après une baisse de 12,5% pendant la même période un an auparavant. Contrairement au secteur énergétique dont la production locale d’électricité a affiché une baisse de 4% à fin mars, recouvrant notamment un recul de 15% de la production thermique et une hausse de 160% de la production hydraulique et de 31% de celle éolienne.

En effet la demande intérieure, les comptes nationaux trimestriels ont fait ressortir une poursuite de la décélération du rythme de progression de la consommation finale des ménages, revenant à 2% au quatrième trimestre 2012 après 2,4% un trimestre auparavant et 4,8% au premier semestre 2012. La consommation finale des administrations publiques s’est, elle aussi, accrue de 6,9%, soit un rythme comparable à celui des trois premiers trimestres. Quant à l’investissement celui-ci a fléchi de 0,7%, après une légère hausse de 0,4% un trimestre auparavant et de 1,5% au premier semestre, contribuant négativement à hauteur de 0,2 point de pourcentage à la croissance.

Un recul qui au demeurant va croître, en référence au repli de la marge d’investissement à quelque 15 %.Cependant, la contribution de la demande extérieure à la croissance peut être positive sur la balance commerciale des pays demandeurs puisqu’elle ressort de la conjoncture qui sévit négativement sur les industries en Europe d’où leur délocalisation recentrée dans les économies émergentes.

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