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Stockage des eaux: Les enjeux des barrages

Les écoulements qui remplissent les petits barrages sont générés par les pluies fortes. Il suffit souvent d’une seule pluie forte pour remplir la retenue. En climat méditerranéen, ces pluies arrivent le plus souvent en automne et en hiver, mais un fort orage d’été peut être générateur d’un écoulement suffisant pour provoquer le déversement. L’évaporation importante des plans d’eau et leur faible profondeur ne permettent pas de conserver l’eau longtemps. De plus, les infiltrations sont importantes lorsque les berges ennoyées sont perméables.

Grâce à une politique volontariste, le Maroc dispose aujour’dui de 112 grands barrages dont 106 en exploitation et 6 en cours de construction et de 13 systèmes de transfert d’eau. La capacité totale de l’ensemble des barrages dépasse déjà 15,7 Milliards de m³. Cette importante capacité assure la régularisation interannuelle de près de 68% des eaux de surface mobilisables soit 10,2 Milliards de m³. Les transferts d’eau réalisés, d’une longueur totale de près de 785 Km et d’une débitante de 175 m³/s ont permis d’assurer un développement plus équilibré des différentes régions du Royaume.
Le Maroc comme plusieurs pays du nord de la Méditerranée s’est lancé dans une politique de construction de barrages collinaires. Les objectifs de ces aménagements sont essentiellement de deux ordres, parfois contradictoires. On distingue des objectifs de gestion et conservation des eaux et des sols avec la protection des infrastructures en aval, en particulier en Afrique du Nord et celles des grands barrages contre une sédimentation trop rapide à objectifs économiques, tout en limitant les bouleversements d’ordre social (expropriation massive, déplacement d’infrastructures ou de logements). A partir des résultats d’une recherche pluridisciplinaire menée, le Maroc cherche à montrer la place des petits barrages dans la mobilisation et la gestion des ressources en eau et en sol, dans les zones méditerranéennes semi-arides. Il trace d’abord le cadre de la construction de ces aménagements dans plusieurs régions. Le premier trait commun est une volonté politique de développer ce type d’aménagement dans les années à venir. L’évolution des capacités de stockage des petits barrages a été étudiée à travers un modèle d’estimation et de simulation des transports solides. Ces études ont permis de mieux comprendre les phénomènes d’envasement en relation avec l’érosion des sols sur les bassins versants. Les enjeux de développement autour des lacs collinaires sont très liés à la pérennité de la ressource en eau. Les types de cultures et d’aménagements agricoles doivent être adaptés à la durée de vie du barrage et aux fréquences de son assèchement. Les impacts environnementaux de ces ouvrages sont liés à la qualité de l‘eau et à son maintien. Ils sont plutôt positifs tant que l‘ouvrage conserve sa fonction de stockage des eaux et des sédiments, le risque majeur étant la rupture de la digue.
Inauguré en 1997, par le Feu Hassan, Barrage Al Wahda, cet important ouvrage est venu compléter l’équipement du bassin de Sebou, comportant déjà le barrage Idriss Premier sur l’Oued Inaouène, le barrage El Kansera sur l’Oued Beht et le complexe hydraulique constitué par le barrage Allal El Fassi sur l’Oued Sebou et la galerie de Matmata celle-ci mis en service en 1991.
Ce barrage, le plus important du Maroc avec une retenue de 3800 Mm³ et deuxième plus grand barrage de l’Afrique, a fait accroître la capacité de stockage des grands barrages de près de 40%. Il permettra d’assurer l’irrigation de 100.000 ha dans la plaine du Gharb, de produire en moyenne 400 Millions de Kilowatt-heure par an et d’assurer la protection de la plaine du Gharb contre les inondations. A ce titre, sa mise à niveau est venue à point nommé puisqu’il a permis de laminer les crues de décembre 1996 et janvier 1997 et d’éviter ainsi des dégâts aux infrastructures à l’aval et à la production agricole.
Cette politique éclairée de mobilisation de l’eau au moyen de barrages a été poursuivie par S.M. Mohammed VI qui n’a pas manqué à son tour de rappeler à chaque occasion le rôle déterminant de cette mobilisation dans le processus du développement socio-économique. Ainsi, il a procédé le 19 octobre l999 à l’inauguration du barrage Hassan II dans le bassin de la Moulouya, le 18 octobre 2001 à l’inauguration du barrage du martyr Ahmed Al Hansali sur l’oued Oum Er Rbia destiné à l’irrigation de 36.000 ha dans la plaine de Béni Amir ,la production de 230 millions de KWH/an et l’alimentation en eau potable des centres avoisinants, le 21 janvier 2002 au lancement des travaux du barrage Raouz destiné à l’alimentation en eau potable et industrielle de la ville de Tétouan et de sa zone côtière, le 12 avril 2002 à l’inauguration du barrage Prince Moulay Abdellah destiné à l’alimentation en eau potable et industrielle de la Wilaya d’Agadir, le 15 avril 2002 à l’inauguration du barrage Mokhtar Soussi destiné à l’irrigation du périmètre de Sebt El Kerdane à Ouled Teima d’une superficie de 10.000ha. De gigantesques réservent qui en font du Maroc un pays à l’abri, relativement, des sécheresses aigués.

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