Energie

Contrebande

Très actifs au Nord –Est du pays et dans la Région de l’Oriental, les trafiquants, passeurs et recéleurs de carburant seraient en phase de passer « un sale quart d’heure ». C’est même dire qu’ils vivraient de très mauvais jours. Leur gagne-pain est sérieusement « menacé » Crient-ils au scandale ! Bien au contraire, ils s’acharnent, persistent et signent, pas de répit, Que la guerre continue! Guerre, c’est le cas de le dire. Puisque d’un coté il y a les « Bons », Gendarmerie Royale, Police et Douanes (dont les éléments sont depuis longtemps sur pied de Guerre pour faire face à se fléau) et de l’autre il y a les « méchants » soit tous ces contrebandiers qui se font aujourd’hui «Légion ». Et ça continue. C’est même devenu un exercice quotidien pratiqué de part et d’autre. Une réalité pas du tout de tout repos dont ce reportage tentera de vous approcher par la description des faits et par l’image.

Ni Gasoil ni Super, mon carburant s’appelle « Bidon » !

Si la pratique de trafic et contrebande de carburant est fortement réprimée par beaucoup d’habitants du Nord-Est et de la Région de l’Oriental, ceci ne suffit pas pour dissuader tous ceux qui en font un vrai « métier ». Adeptes du « moindre effort », personne n’oserai avancer de tels propos, vu les efforts fournis par ces contrebandiers, chaque jour que Dieu fait, pour amasser, illicitement, quelques milliers de dirhams en fin de journée. Ces jours-ci, les contrebandiers mettent les bouchées doubles voyons sérieusement arriver la fin de leur longue carrières et leur pratique en voie de disparition. De gigantesque efforts sont ainsi déployés mais, faute d’une vrai collaboration et une coopération rigoureuse entre les parties concernées (Maroc et Algérie), la tache ne sera pas aisée pour la partie marocaine qui tend la main aux voisins, en vue de réussir ensemble l’éradication de ce phénomène combien nuisible à l’Economie des deux pays.

Le prix des carburants « à la Pompe » est au moins une fois plus cher que le prix du carburant « à la Jerricane » ( ce coût varie selon la conjoncture et en fonction de la vigilance et du degré d’alerte, nous a-t-on appris sur place). Pourquoi donc ne pas s’en procurer ? Et pourquoi ne pas en vendre ? Le gain est ainsi alléchant et la fortune bien assurée. C’est illicite, c’est vrai. C’est contraire au Lois et réglementations en vigueur, ça affecte même quelque part, le circuit économique national, voire toute l’Economie, mais c’est ça ou rien. A croire que nous sommes dans une Région où il n’y a vraiment plus rien à faire… Ce qui est loin aujourd’hui, d’être le cas.

Les risques d’un pseudo-métier
Les malfaiteurs et grâce à leur redoutable arme dite « Al Mouqatila » oublient ou plutôt s’amusent à oublier que c’est avant tout le Commerce, c’est l’Energie, c’est toute la filière de distribution structurée et le réseau des hydrocarbures et sociétés du domaine, voire l’Economie nationale qu’ils sont en train de tuer. C’est aussi tout sens de civisme, de nationalisme et de marocanité qu’ils abattent à chaque coup et de manière cruelle, chaque fois que leur gain est très important et compte des millions de centimes.
Ces mêmes millions à jamais incapables d’acheter une « vie » arrachée à un citoyen écrasé par leurs fameuses « machines a tuer », accidentellement pris dans les feux d’une lutte contre les flux des trafiquants, ou lors d’une poursuite. Pour ceux qui ont eu la chance d’échapper à une mort aussi « subite », le danger ne s’arrête pas. Partout à Oujda et sa région, les marchés regorgent de produits en provenance d’Algérie. Etalés aux vues et aux sus des milliers de passants qui n’échappent ni aux appels, ni aux propositions, ni au dérangement même de farouches et douteux commerçants, vendeurs et marchands, pas vraiment ambulants puisque chacun s’est accaparé son petit coin où il vend de tout. Des médicaments, aux clous, en passant par le « Qarqoubi », les outillages mécaniques et électriques, les vêtements… Le menu est long et très varié. Les alcooliques et accros du tabagisme y trouvent chaussures à leurs pieds quand les pompistes de la place déclarent faillite et viennent prendre une place au premier rang, pour admirer leurs redoutables concurrents tuer à feu doux et sans aucune obligation ni contrainte, leur précieux métier. Ces frauduleux nouveaux vendeurs de carburant s’en mettent plein les poches faisant fi de tous les autres secteurs auxquels ils portent atteinte et en font perdre plusieurs millions de Dirhams. Conscientes qu’elles avaient du pain sur la planche, les autorités locales ont décidé de passer à l’action. Une action qu’elles mènent en coordination avec les forces de l’Ordre et qui commence déjà à donner quelques premiers fruits à en juger par les grandes captures effectuées.

Un bilan rassurant
Le bilan en périmètre urbain fait état de vingt cinq tonnes des carburants saisies en 2007. Pour l’année en cours un premier chiffre annonce quelque quatre vingt tonnes d’hydrocarbure. Pour ce qui est des véhicules cinquante voitures ont aussi été saisies. Près de 220, (222 précisément) ont été poursuivies en justice pour implication et complicité dans ce trafic.
Résultats très significatifs lorsqu’on sait que le champ d’action, soit le périmètre rural et la zone frontière ne facilitent pas la tâche à la Gendarmerie Royale qui accomplie sa mission malgré les contraintes ( zone déserte, accessibilité quasiment impossible, passages périlleux, conditions climatiques difficiles…). Une surveillance est assurée 24h/24h avec une mobilisation permanente de moyens humaines et matériels. L’ensemble du réseau routier est constamment contrôlé. Des mesures de vigilance et de prévention sont mises en œuvre pour venir à bout de ce désastre.
Ainsi, et grâce, à une forte collaboration entre les différents services concernés , les éléments de la Gendarmerie Royale d’Oujda, ont réussi, en 2007, une prise considérable consistant en 732 moyens de transport  et 600tonnes des carburants. A fin novembre 2008, ils étaient à plus de 700 moyens de transport confisqués et quelque 600 tonnes de carburant saisies. Les chiffres fournis en novembre dernier laisse prévoir une augmentation de valeurs générées, de près d’un million de DH d’ici à la fin de l’année, valeurs estimées à ce jour à 34MD. Coté Douanes, la collaboration avec la Gendarmerie Royale a aussi été bénéfique puisque ce département a réussi, entre 2006 et 2007, la saisie de 3300 véhicules réquisitionnés au Parc de la Douane.

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