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Le solaire fait des émules

Le Royaume aura à développer entre 2016 et 2030 une capacité additionnelle de production d’électricité de sources renouvelables de plus de 10.000 MW, Ainsi, les travaux de réalisation de la première centrale Noor Ouarzazate I de 160 MW, utilisant la technologie des capteurs cylindro-paraboliques avec 3 heures de stockage, sont clos pratiquement en fin décembre 2015. Et sa mise en service vient d’être lancée par  le Souverain en février 2016 et le lancement des travaux de la deuxième phase du complexe qui consiste à développer les centrales Noor II et Noor III d’une capacité totale donc de 350 MW. La centrale Noor Ouarzazate II, qui aura recours à la technologie thermo-solaire à capteurs cylindro-paraboliques, sera dotée d’une puissance de 200 MW tandis que la centrale Noor III qui sera développée en utilisant la technologie thermo-solaire (CSP) avec tour, aura une puissance comprise entre 100 et 150 MW. Plusieurs accords de financement sont signés avec les institutions financières représentant un total de 17 MMDH pour la réalisation de ces deux centrales.

2016 est-elle l’année de la consécration pour les énergies renouvelables au Maroc, au rendez-vous avec la COP 22? Masen, l’agence qui pilote le parc solaire Noor de Ouarzazate, et dont on vient d’inaugurer la première tranche  verra t-elle ses prérogatives renforcées ? Ce sont quelques unes des  rumeurs colportées ici et là.

En attendant, la centrale thermosolaire Noor I à Ouarzazate a coûté des centaines de millions d’euros. Lors de sa mise en service complète cette année, elle deviendra la plus importante au monde avec ses 160 MW. Située dans le sud du Maroc, son promoteur et opérateur le groupe saoudien Acwa y a conduit la phase des tests techniques à l’automne. Elle devrait être pleinement opérationnelle en 2016, un véritable moment de vérité pour cette technologie encore émergente. Noor I qui sera ensuite complétée par les projets Noor II et Noor III pilotés par l’agence Masen qui objective  atteindre les 42% de sa puissance électrique installée en «green power», objectif porté à 52% lors de la COP 21.

En près de trois ans de travaux, «1800 personnes ont travaillé à l’édification de la centrale à Ouarzazate ou en sous-traitance à Casablanca. 1200 d’entre eux étaient des sociétés de droit marocain. DLM Maroc, Electrodrive ont notamment travaillé pour nous. Les entreprises marocaines étaient surtout présentes dans la construction, la mécanique, l’électricité et la mise en service. Notre expérience avec ces entreprises a été excellente et c’est une bonne base pour les prochains projets solaires».

Compétitivité technique

Mais de très gros lots technologique sont revenus à des entreprises internationales comme les  530 000 miroirs fournis par l’allemand Flabeg (devenu entre temps une filiale du développement saoudien Acwa) ou encore les turbines revenues à une autre allemand, le groupe Siemens.

Les entreprises marocaines sont intervenues en sous-traitants de premier rang dans le génie civil, les infrastructures, le montage, la construction d’une partie des trackers, les supports des miroirs, la logistique… D’autres sont intervenues sur le poste de livraison, les lignes à haute tension, la sous station à haute tension, mais ce sont des domaines qui ne sont pas propres au solaire. Ce sont des ouvrages classiques liés au réseau électrique.

En d’autres termes, à l’exception des constructeurs des trackers, aucune entreprise marocaine n’est intervenue sur la technologie solaire en tant que telle. La centrale Noor1 fonctionne selon la technologie solaire à concentration avec des miroirs cylindro parabolique qui chauffent un liquide caloporteur, circulant dans un tube, et qui fait ensuite fonctionner une turbine à vapeur.

Dans le cadre du Cluster solaire qui rassemble toutes les entreprises concernées par le secteur dont l’espagnol Sener [membre du consortium mené par le saoudien Acwa Power adjudicataire des stations Noor II et III, et le chinois Sepco III qui va faire toute l’ingénierie de la construction. C’est d’eux dont dépendra la participation des entreprises marocaines.

Le Cluster a été créé en 2014 par Masen et le gouvernement marocain, pour soutenir le développement d’une production, voire de technologies proprement marocaines. Mais l’industrie solaire au Maroc est de taille qu’aucune entreprise nationale ne peut répondre aux demandes assez importantes dans des délais aussi courts.

De fait, le Cluster solaire du Masen offre aujourd’hui son soutien à des entreprises en dehors de ces grands marchés.

Ce qu’il faut lire au B.O

« Le gouvernement a publié la loi °54-14 au BO modifiant le dahir ONEE. Cela permet d’avoir accès au réseau électrique national si l’autoproduction électrique de source renouvelable dépasse 300 MW. L’excédent d’énergie produit doit être vendu exclusivement à l’ONE. Surtout, le Conseil de gouvernement a adopté le 27 août 2015 un projet de loi permettant l’ouverture du marché électrique de source renouvelable de la basse tension».

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