BTP

Promotion du ciment marocain dans le continent

Les ventes de ciment ont atteint 0,53%, en glissement annuel, dans un contexte marqué par le recul des ventes en 2017. Le ralentissement des chantiers a des causes multiples: la forte pluviométrie non stop enregistrée au mois de janvier et février, accompagnée de rafales de vents et des orages par endroits, combinés au marasme dans l’immobilier.

Temps durs pour les professionnels des matériaux de construction. Les opérateurs sont dans l’expectative. Le retard de lancement de projets des travaux publics suite au retard de constitution gouvernement avait pénalisé le secteur. C’est dire que l’évolution des ventes de ciment demeure fortement corrélée au secteur du BTP (infrastructure et bâtiment) qui est en berne. Pour 2018, les industriels affichent plus d’optimisme.

Au cumul des deux premiers mois de 2018, les ventes ont baissé de 2,05%, selon les statistiques du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. «Avec l’influence climatique des deux premiers mois, il faudra attendre vers avril-mai pour voir une stabilisation du marché et avoir plus de visibilité. C’est probablement en avril qu’on reverra un pic des ventes», soutient David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction (FMC).

En effet, les chantiers arrêtés ne redémarreront pas avant que tout soit sec, vu que les pluies persistent encore.Au terme des deux premiers mois de 2018, les principales baisses ont touché les régions de Guelmim-Oued Noun (-26,1%), Fès-Meknès (-16,90%), Béni Mellal – Khénifra (-12,2%) et Casablanca – Settat (-5,7%). En revanche, des hausses ont été notées à Dakhla -Oued Ed- Dahab (+38,2%), Laâyoune- Sakia El Hamra (+21,5%) et Marrakech-Safi (+7,4%).

Il va sans dire que la situation dans le secteur n’est pas très reluisante. Les grands promoteurs sont en voie de restructuration et restent prudents. Le groupe Alliance restructure sa dette. Pour les grands chantiers immobiliers, le promoteur est dans l’expectative. D’autres se préparent au lancement de programmes importants, notamment le groupe Al Omrane.

Pour l’heure, ce sont les promoteurs moyens, les petits et de nouveaux arrivants, qui lancent de nouveaux projets. Mais des projets de taille moyenne, qui ne sont pas massifs. Toutefois, la demande devrait être relancée. «Ce que nous attendons, c’est de voir des nouvelles orientations. Nous n’avons pas une idée claire des mises en chantier pour cette année 2018. A un moment ou un autre, nous espérons qu’il y ait une relance avec un projet, un produit qui soit demandé et qui permette une activité stabilisée du secteur», soutient Toledano.

Et d’ajouter: «Les cimentiers sont sur un trend de 10-11 millions de tonnes/an alors que nous disposons d’une capacité qui dépasse les 20 millions de tonnes. D’une année sur l’autre, la baisse de nos capacités frise les 20%». A fin 2016, le cumul des ventes de ciment atteignait 14,1 millions de tonnes consommées, en baisse de 0,70% par rapport à 2015. A fin 2017, 13,7 millions de tonnes ont été écoulées, pour une baisse de 2,54%.Par ailleurs, l’encours des crédits à l’immobilier s’est accru de 4,2% en 2017, après une hausse de 2,5% un an auparavant.

«La relance de la commande publique pourrait augmenter la consommation du ciment et du béton prêt à l’emploi», confie Ahmed Bouhaouli, directeur délégué de l’Association professionnelle du ciment (APC).

Des marchés de 42 milliards de DH sont à prendre dans les travaux publics en 2018, ce qui donne une meilleure visibilité aux opérateurs BTP. Du côté de l’immobilier, aucune relance n’est attendue, à moins d’un retour de la demande! Pour l’heure, la baisse de la demande sur les logements sociaux dont les stocks d’invendus augmentent ainsi que l’absence de nouveau produit dédié à la classe moyenne inquiètent encore les industriels. Et ce, malgré la hausse de 4,1% à fin octobre 2017 enregistrée par l’encours des crédits alloués au lieu de + 2,7% un an auparavant.

Pour faire face à cette baisse de la consommation, les cimentiers ont baissé leur régime de production à 67% de leurs capacités. Toute usine disposant de deux fours a dû en arrêter un pour minimiser les coûts. Ces industriels ont également augmenté sensiblement leurs exportations de clinker pour pallier une conjoncture de marché moins favorable.

Ce sont surtout les entreprises disposant de filiales à l’étranger (Afrique) qui en profitent le plus. Afin d’encourager les exportations du ciment et du clinker, les cimenteries se sont vu accorder le régime économique du Drawback, permettant de récupérer la TIC versée sur les combustibles.

Rappelons que la Société Nationale d’Investissement et LafargeHolcim ont annoncé la création de la société LafargeHolcim Maroc-Afrique, filiale commune de développement en Afrique subsaharienne francophone. Intégrée à Casablanca Finance City, cette société bénéficiera de l’attractivité de cette plateforme d’investissement vers l’Afrique subsaharienne. Le premier investissement de la nouvelle société portera sur l’acquisition de la SOCIMAT, société leader du ciment en Côte d’Ivoire.

LafargeHolcim Maroc-Afrique se fixe pour objectifs, d’investir dans la production de ciments et de clinker dans les pays concernés, où les besoins en logements et en infrastructures présentent des opportunités majeures de développement. La société vise également de développer des synergies avec LafargeHolcim Maroc, notamment à travers l’exportation de clinker ou de ciment à partir du Maroc.

La première étape du partenariat porte sur la Côte d’Ivoire où LafargeHolcim disposait d’un actif existant, d’une capacité d’un million de tonnes de ciment. Ceci dit, LafargeHolcim Maroc-Afrique aura pour vocation à étendre ce partenariat aux pays d’Afrique subsaharienne francophone notamment le Burkina Faso, le Gabon, le Mali, la Mauritanie, la République Démocratique du Congo, la République du Congo et le Sénégal.

Stabilisation et nouvelles orientations

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