ECOLOGIE

La dilapidation du sable se joue entre pouvoirs publics et mafia

Le sable donne matière à réflexion ! Certaines publications ont souligné son importance dans le bâtiment, la cimenterie et les travaux publics. D’autres publications s’intéressaient à son coté touristique via l’estivage balnéaire dont il est essentiel dans le maintien esthétique et écologique des plages.

C’est donc par sa dimension écologique que le sable engage un ensemble d’acteurs et militants dans des ONG pour défendre sa conservation contre des pilleurs sans scrupule qui continuent inlassablement à le détruire. Causant des conséquences graves à l’environnement par la dégradation écologique, érosion marine et fluviale, salinisation des terres, perte en biodiversité, etc.). Matière première indispensable qui fait de lui une matière convoitée par les opérateurs dans les travaux publics. Le sable est devenu donc une ressource rentable et bon marché dont les braqueurs défient même les pouvoirs publics.

Monica, ce mot usité dans le langage de jouets enfantins (poupée), est aussi  le nom donné à une petite plage proche de la ville de Mohammédia qui demeure intacte grâce aux habitations limitrophes.

Selon un récent rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sur la surexploitation du sable dans le monde, la mafia locale agit impunément malgré d’incessants appels des pouvoirs publics. Le rapport onusien livre dans son rapport que la moitié du sable utilisé annuellement dans la construction au Maroc, soit 10 millions de mètres cubes, est extrait illégalement.
A ce rythme les plages du Royaume risquent de disparaître de la carte géographique du pays. Deuxième ressource naturelle, le sable est l’un des composants essentiels du béton après l’eau. Et pourtant rien n’empêche les pilleurs de se retenir. Habitués à leur manœuvre indécente et destructrice de l’environnement ils agissent tôt, au moment même où les pouvoirs publics voguent dans leur sommeil. Ils s’y mettent intentionnellement tout en sachant que la loi est faite pour noircir le papier dont citation du Code pénal marocain: « le pillage de sable sur les plages ou les dunes côtières est punissable de 1 à 5 ans de prison« .

Et pourtant l’exploit fait rage sur une partie importante de nos plages étendues sur un littoral composé de  3 500 km entre Méditerranée et l’Atlantique. Rien ne les arrêtent ces pilleurs qui de transport de fortune à dos-d’ânes, qui de tripoteurs ou camions pour les plus habiles continuent sans relâche à manœuvrer.
Dans le nord du pays certaines plages auraient presque disparues à cause de projets immobilier comme dans la ville de Tanger. Cela va de pair avec les villes d’Essaouira et de Safi, ou encore Imsouane à Agadir, désignée comme l’une des plus belles plages du Royaume.
Devant cette catastrophe écologique les départements ministériels, entre autres le ministère de l’Équipement, des Transports, de la Logistique et de l’Eau, en charge de la protection du littoral, se suffisent aux communiqués condamnant ces agissements reproduits souvent par les médias; mais rein de suite.

Plus de neuf ans aujourd’hui, le ministère de l’Équipement, des Transports, de la Logistique et de l’Eau se targuait avoir mis fin à cette situation, prenant appui sur la technologie et sur des images satellitaires. Et croit-on avait défini les zones à risque, et classé les plages en fonction de leur degré de dégradation, pour mieux cerner le phénomène de dilapidation. Larache, se situe ainsi au sommet des zones les plus touchées, suivie de Tanger-Asilah, dont les plages ont été ravagées au cours de la dernière décennie. Tout cela se fait dans un Maroc qui croit avoir organisé un jour la COP22 en 2016. Un sommet cautionné pourtant par la présidence royale et la participation de plusieurs chefs d’État et délégations.

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