Environnement

Innovation et gestion des retenues de barrages, quel apport?

Une stratégie s'appuyant sur l'agences des bassins hydrauliques

Parler de l’eau aujourd’hui c’est évoquer la capacité globale des retenues des bassins hydrauliques dans le pays. Et c’est ce qui ressort de l’atelier de travail organisé sur la base de données annoncées récemment sous le thème « Les agences de bassins hydrauliques: bilan et perspectives de développement« , organisé à l’occasion du 20ème anniversaire de création de la première agence de bassin hydraulique (Oum Er-Rbia) au Maroc. C’est une rencontre autours de laquelle  M. Omar Benjelloun, (directeur de la recherche et de la planification de l’eau au ministère de l’Équipement du Transport, de la Logistique et de l’Eau) a précisé que les retenues au titre de 2019 sont réparties, essentiellement, entre les barrages du bassin hydraulique de Loukkos, Tangérois et côtiers méditerranéens, avec 1,909 milliard m³, du Moulouya (1,212 milliard m³), Sebbou (6,533 milliards m³), Bouregreg et des côtiers atlantiques de Casablanca (1,202 milliard m³), Oum Er Rbia (5,401 milliards m³). Rappelant que les bassins hydrauliques ont enregistré un bilan « très positif » depuis leur création, en termes de connaissance, de planification et de gestion des ressources hydriques, permettant ainsi d’assurer l’approvisionnement du Royaume en cette matière vitale, ajoutant que ces structures s’occupent actuellement de la gestion des retenues des barrages et de l’innovation.

Dans ce sens, il a précisé que plus de 1.000 points ont été identifiés à risque d’inondation, dont 800 sites étudiés, soit 80%, et 370 sites traités, soit 45 %. Concernant la gouvernance des ces agences, M. Benjelloun a plaidé pour la mise en place des outils de suivi d’évaluation des performances des agences hydrauliques. Ceci dit que la disponibilité des moyens de contrôle reste l’équation indéchiffrable autour de la régularité et la performance du stockage d’eau dans nos barrages. Rappelons qu’annuellement le Maroc investit quelque 100 millions dirhams chaque année pour leur entretien dont 40 millions dirhams réservés aux agences de gestion des bassins. C’est une stratégie s’appuyant, via les agences de gestion des bassins, sur une politique dynamique basée sur la maîtrise.

Les actions de gestion sont de court, moyen et long termes et pour certaines doivent concerner tout un bassin versant. Elles concernent donc de nombreux acteurs dont collectivités publiques, les entreprises, les agriculteurs et les habitants. Dans un contexte de marchandisation l’eau est de plus en plus perçue comme une ressource naturelle précieuse et un bien commun à partager avec les autres êtres vivants de la planète, une ressource limitée et inégalement répartie, à utiliser de manière économe et à dépolluer avant de la rendre au milieu naturel.
La surveillance méthodique des barrages devrait viser à détecter les zones de fuite et d’infiltration, de déformation et de fissuration. L’auscultation et le suivi ont pour but de mettre en évidence toute évolution nécessitant une intervention soit sur les fondations, soit sur le barrage lui-même. Les principaux dispositifs de surveillance des oscillations utilisés peuvent être classés en cinq catégories principales, par mesure des déplacements superficiels en surface, mesures des déplacements internes par tassomètres et clinomètres pour barrages de matériau mobiles, horloges pour barrages en béton, extensomètres pour mesurer la déformation de fondations en roche, béton plein structures, mesures de phénomènes hydrauliques mesure du taux de fuite, piézomètres pour la mesure de la pression dans les pores, mesures de la contrainte et de la température.

Au niveau de l’arsenal juridique, consolidé par l’adoption de la loi sur la sécurité des barrages n° 15-30 du 27 avril 2016, qui tente de renforcer les pratiques cumulatives du Royaume en matière de construction, d’exploitation et de gestion de barrages. La mise en place des grands barrages, et de dizaines de structures colinéaires, a déjà conduit à la création de 50 nouveaux barrages. Quatorze structures de grande et moyenne tailles sont en construction dans différentes régions du pays. Le plus grand c’est M’Dez, dans la province de Sefrou, il devait en effet coûter à la trésorerie 850 MDH pour une capacité de stockage estimée à 700 millions m3, le huitième du pays. Le Maroc, cependant, compte 130 barrages d’une capacité de plusieurs milliards m³, un réservoir potentiel en matière de stockage d’eau, tels Idriss Ier ou Bine El Ouidane. Mais aussi d’autres plus importants comme Al Wahda dans la province de Sidi Kacem (3,8 milliards m³), et Al Massira dans la province de Settat (2,7 milliards m³). Avec cette  capacité de mobilisation d’eau c’est plus de 17 milliards m³ qui sont en jeu.

Pour cela le processus de mesure et d’exploitation des données doit être envisagé dès le stade de l’étude. La fréquence des mesures doit être définie en fonction de la structure et de son exploitation, la période la plus sensible étant la première mise en eau du barrage (la vitesse de montée de la masse d’eau doit être limitée et strictement contrôlée au cours de cette phase). Dans les barrages modernes, la centralisation des mesures et leur traitement automatique sont jugés nécessaires.

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