Reportage

Zagora

La ville dans l’enseigne de Draâ

Dominée par la chaîne de l’Anti-Atlas, vieille formation paléozoïque d’altitude généralement modérée, la province de Zagora est située au Sud-est du Maroc sur le cours moyen de Draâ, s’étendant sur une superficie de 23.000 km² dont 58.700 ha de terre arable et 1.012.000 ha de parcours.

Les terrains géologiques de la province sont très anciens, c’est une zone traversée par Jbel Bani, qui constitue la limite ouest de la cuvette de Tazarine, un contournement en coude de la zone de Tamegroute vers Foum-Zguid. Cité caravanière, elle est dominée par Jbel Zagora, qui forme l’avant poste dominant
la route qui mène vers le grand erg saharien «Chegaga».
La variée topographique de la région est compartimentée en plusieurs unités (vallées, montagnes, plaines et plateaux désertiques). Ce compartimentage offre plusieurs opportunités pour exploiter et varier en complémentaire le milieu naturel. Tout au long de la vallée du Drâa moyen, qui s’étend sur 26.000 ha, un chapelet d’oasis expose une verdure mosaïque dans ce milieu pré-saharien. Sa mise en culture dépend largement des apports d’eau en provenance de l’extérieur. Les autres atouts topographiques de la région, montagnes, plaines et plateaux désertiques, sont exploités à des fins pastorales par les troupeaux sédentaires et nomades…
Son cadre climatique s’inscrit en général dans l’étage bioclimatique saharien. La pluviométrie moyenne annuelle est très faible qui diminue du nord au sud faisant 100mm à Agdez et 60mm à Zagora. Ce qui contraste une température généralement similaire à celle de Ouarzazate, bien chaud en été entre 38 et 45 degrés et froid en hiver, elle varie entre 1 et 7degrés. Laissant au soleil une large plage de temps sur presque toute l’année. Le vent Chergui reste le plus dominant dans cette région sec de nature. En deçà de son placement géographique, la province de Zagora a de quoi s’enorgueillir, elle s’étend sur un vaste espace logeant plusieurs sortes de palmiers et permettant à cette palmeraie d’occuper une place privilégiée en Afrique du nord. C’est une étendue de palmiers qui offre de multiples images restant ouvertes aux excursions et randonnées, permettant aux visiteurs la découverte des ksour et kasbahs dispersés aux abords de la palmeraie. Oued Drâa, bordant l’extrémité sud de la ville, forme une frontière naturelle aux cotés du village d’Amezrou, où était présente la communauté dans les années 1950, qui avait perfectionné le traitement de l’argent et le valoriser en bijouterie, ce qui a donné nom à la qualité du bijou dans la région de Zagora . C’est un artisanat qui se perpétue dans de petits ateliers dans la ville, occupant de nombreux espaces dans l’avenue Mohammed V où s’y déploient les magasins de vente des souvenirs reflétant l’aspect touristique de la province.
Pour revenir un peu en arrière, l’histoire de la région de Zagora remonte aux temps immémoriaux, son Oasis fut la base de départ des Almoravides, qui conquirent ensuite sijilmassa, puis le Souss, pour finalement fonder leur capitale à Marrakech. C’est ce que témoignent les gravures rupestres à Foum Chena et à Tazarine et la nécropole géante de Foum Larjam à lghir N’ tidri à M’hamid El Ghizlane.
Au début du (XIV ème) siècle, les Chorfas Saâdiens, venus du Moyen-Orient se sont installés à Tagmadart. Au (XVI ème) siècle, les Chorfas Saâdiens partirent à la conquête du Souss et du Nord du Maroc, avant de réaliser celle du pays du Soudan occidental par la célèbre route de Tombouctou. Cette grande expédition a assuré la prospérité commerciale et culturelle du Royaume. C’est de là que partirent les Sâadiens au (XVI ème) siècle. Elle fut de tout temps un centre caravanier, le point de départ des grands convois transahariens. Comme d’autres agglomérations du Sud, la ville moderne fut fondée par les Français, au temps du protectorat. C’est une grande bourgade administrative, calme et agréable, dont l’attrait principal est d’être «au bout de la route» et de permettre une première approche du désert. C’est la fin de la vallée du Drâa. Il y a peu à voir à Zagora même,mais beaucoup aux alentours.
Sous le règne de la Dynastie Alaouite, la région s’est vue accorder un intérêt particulier depuis sa libération par le grand Sultan Moulay Mohammed Ben Chérif au (XVIIème) siècle et plus particulièrement sous le règne du grand et célèbre Moulay Ismail. Son fils Chérif Ben Ismail se rendit à Aghlan de Béni Zoli, où il installa le siège de son autorité à la wilaya de Draâ Sijilmassa.
Le roi vaillant s’appuyait également sur la Zaoui Naciria pour la diffusion du savoir dans les pays africains limitrophes. Cette Zaouia est dotée d’une riche bibliothèque qui recèle de précieux ouvrages de théologie, d’histoire et de médecine où est conservé le plus ancien manuscrit daté du XIII ème siècle. Après la mort de Moualy Ismail en 1727, la région a connu des périodes d’instabilité mais resta toujours fidèle au Trône Alaouite.
Au (XX ème) siècle, après le protectorat, la région a renoué avec le développement engagé par la politique de Feu Hassan II et qui se poursuit aujourd’hui par S.M le Roi Mohammed VI.
Le nom de Zagora vient du berbère Tazagourt, dont le pluriel, Tizougar qui désigne les deux sommets voisins appelés en arabe Jbelaïn. De ce piton rocheux, a une fort belle vue sur la vallée du Drâa.

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