Environnement

Risques naturels 

Causes, conséquences et impact environnemental

Un risque correspond à un événement naturel ou technologique qui peut causer des pertes humaines, des dégâts matériels et/ou des dégradations de l’environnement. Les risques de pollution, nucléaires, biologiques et chimiques, les météorites, les séismes, les volcans, les inondations, la désertification, la sécheresse, la pénurie d’eau, l’érosion, les invasions acridiennes, les incendies de forêt, les accidents de circulations, les incendies dans les installations industrielles, énergétiques, nucléaires… sont autant de risques qui menacent non seulement notre environnement mais ils peuvent causer également des pertes de vies humaines et des dégâts énormes.

Les risques ont des impacts directs sur l’ordre social et naturel. Ils peuvent être identifiés par le nombre de morts et le nombre de blessés, le nombre d’habitations détruites et non réhabilitables, le nombre et l’importance des installations industrielles et commerciales qui se trouvent endommagées (cas des risques sismiques et inondations), l’importance des dommages agricoles et forestiers (cas du feu de forêt et de l’effet sécheresse laquelle a des impacts sur la production de céréales et menace par conséquent la survie de la population rurale et l’approvisionnement en eau de la ville), et enfin les effets biologiques de la pollution suite à la catastrophe. Dans ce dernier cas, le désordre ambiant facilite les infections microbiennes et bactériennes qui se propagent notamment dans les eaux polluées. Les maladies affectent alors plus facilement une population traumatisée et placée dans des conditions de vie et d’hygiène précaires.

causes et conséquences

Les risques naturels regroupent des risques hydrométéorologiques et climatiques comme les inondations, les glissements de terrains, les feux de forêts, les cyclones, les invasions d’acridiens, l’érosion, la désertification, la sécheresse, et des risques dits tectoniques comme les séismes, les volcans et les météorites.

L’inondation (Cas de l’Ourika, 1995, 2006 ; Mohammedia, Settat, Berrechid 2002 ; Fnidek, Er-Rachidia, 2008…) est un événement pluvial important et continu qui peut produire: En ville une mise en charge permanente des collecteurs d’assainissement entraînant des débordements d’eaux sur les voies publiques et privées. En milieu rural, une inondation correspond au débordement des eaux hors du lit à la suite d’une crue sévère liée à des eaux pluviales ruisselées sur les bassins versants ruraux.
Le glissement de terrain est défini comme le déplacement d’une masse rocheuse le long d’une surface de rupture par l’action de cisaillement. Le mouvement est engendré par l’action de la gravité ou par des phénomènes hydrauliques ou sismiques.

Le feu de forêt est un incendie qui touche une forêt (étendue plus ou moins vaste portant un peuplement d’arbres relativement dense). Il peut être naturel (par exemple dû à la foudre) ou bien être d’origine humaine, par imprudence (mégot de cigarette, activité forestière, chemins de fer situés à proximité des forêts) ou criminel. Le feu peut affecter la flore (dégradation de l’agriculture), et les organismes qui y vivent. Si le feu affecte l’habitat des herbivores, les carnivores (qui mangent les herbivores) seront aussi touchés, les populations de carnivores diminueront ou devront aller ailleurs pour trouver leurs proies. Pour protéger les forêts et lutter contre les feux qui les ravagent, il faut tout d’abord éduquer et sensibiliser la population des mesures de prévention pour diminuer les risques d’incendie «Mieux vaut prévenir que guérir». Par exemple, quand il fait très chaud, il faut interdire toutes les activités à l’intérieur de la forêt qui peuvent déclencher le feu.

Le cyclone (du grec kuklos, cercle) est un terme météorologique qui désigne un système dépressionnaire en rotation. Il se forme au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales (de part et d’autre de l’équateur) d’où le nom de cyclones tropicaux. Une dépression est une zone de basse pression atmosphérique. Le gradient de pression autour d’une dépression peut engendrer de vents très forts.
On parle de dépression tropicale lorsque la vitesse du vent est inférieure à 62 km/h,
Et on parle de tempête tropicale pour une vitesse comprise entre 62 et 117 km/h, et enfin on parle d’ouragan pour une vitesse qui dépasse 117km/h. Le diamètre total du cyclone peut atteindre 1000 km. L’énergie libérée par un cyclone atteint les 200 à 300 kilotonnes par seconde (bombe d’Hiroshima). Les vents générés par un ouragan peuvent atteindre les 300 km/h.
Notons que les pluies qui accompagnent un ouragan provoquent des inondations.

L’invasion d’acridiens est une invasion massive par des criquets (invasion des criquets au Maroc en 1987 et 2004) qui causent des dommages à l’agriculture. La Lutte anti-acridienne nécessite d’bord la mise en place de Poste de Commandement Régional (PCR) de Lutte anti-acridienne avec l’adoption d’un système de coordination, de communication et d’implication de tous les partenaires, ensuite la mobilisation considérable de personnes, ainsi que des moyens matériels pour faire face à ce fléau et intercepter ce danger, ensuite l’aménagement des pistes d’atterrissage afin d’assurer une proximité et rapidité des interventions, et enfin l’organisation des campagnes de sensibilisation des populations en vue de les impliquer dans cette lutte mais également pour les prévenir contre les dangers pouvant découler de la consommation des produits et des criquets traités.

L’érosion est l’ensemble des phénomènes externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur, enlèvent tout ou une partie des terrains existants, modifiant ainsi le relief. Les agents de l’érosion sont : la glace, l’eau, le vent et la pesanteur. On distingue l’érosion éolienne (dunes de sables), l’érosion glaciaire (iceberg), l’érosion fluviatiles (ravinement), et l’érosion marine (falaises au niveau du littoral).

La désertification est la dégradation des terres dans les écosystèmes arides, semi-arides et subhumides secs, résultant de facteurs climatiques (sécheresse) et humains (coupe excessive des arbres, surexploitation des terres, surpâturage par le bétail). La désertification touche presque le 1/6ème de la population mondiale.

La sécheresse correspond à des pénuries d’eau et induit les mêmes conséquences que la désertification, notamment des phénomènes comme la dégradation des ressources naturelles (eau, faune, flore), l’insécurité alimentaire (dégradation des produits agricoles) et l’exode des populations.

Le séisme (séisme d’Agadir, 1960; Séisme d’Al Hoceima, 2004) est un phénomène naturel lié à la rupture brutale de roches en profondeur et qui provoque des tremblements de terre. La rupture aura lieu en un point appelé foyer sismique ou hypocentre qui correspond à l’endroit où se produit la première secousse sismique. L’hypocentre se situe entre 0 et 700 km de profondeur. A partir du foyer, les ondes sismiques se propagent ensuite dans toutes les directions. L’épicentre est situé à la verticale du foyer, à la surface de la terre. Il correspond à l’endroit de la surface terrestre où l’intensité du séisme est maximale. Les séismes sont classés en fonction de leur intensité suivant deux échelles : L’échelle de Mercalli qui est fondée sur l’importance des dégâts causés, et l’échelle de Richter qui exprime la magnitude du séisme (quantité d’énergie libérée par le séisme). Les séismes provoquent la mort, la destruction d’infrastructures de base (comme les habitats, les routes, les ponts, les barrages), les incendies (liées à des explosions de bouteilles et des tubes de gaz et de pétrole, des coûts de circuits électriques), la destruction des stations d’épuration d’eau et de canalisations d’eau potable ainsi que les égouts des eaux usées. Ils peuvent provoquer également des glissements de terrain et la fracturation de la croûte terrestre.
Les Tsunami correspondent à des ondes marines causées par des séismes intra-océaniques. Les ondes peuvent s’élever sur plusieurs dizaines de mètres (35 à 40m), et se propagent sur plusieurs milliers de km (2000 à 2500 km), avec une vitesse qui peut atteindre 350 à 400 km/h. Ce phénomène peut entraîner des inondations au niveau des zones côtières et provoquer des dégâts. Ex : Tsunami de L’île de Sumatra et du Sud-Est d’Asie (Sri Lanka, Thaïlande, Malaysia, Inde, Indonésie..), qui en 2004, a provoqué environ 160 000 victimes et des dégâts matériels énormes.
Au Maroc, le tremblement de terre le plus destructeur fut celui du 29 février 1960 à Agadir, de magnitude 6 sur l’échelle de Richter, détruisant 70% des constructions et tuant plus de 12.000 personnes. Le séisme d’Al Hoceima, le 24 février 2004, de magnitude 6,3 a provoqué la mort de 628 personnes et 926 blessés, tandis que 1.267 maisons ont été détruites en campagne et 967 habitations en milieu urbain. 15.230 personnes se sont retrouvées sans abri ainsi que des dégâts matériels considérables.

Les volcans sont des structures naturelles qui émettent des gaz, des laves et des projections. L’un des volcans historiques les plus meurtriers est celui de Vésuve en Italie. En effet, l’éruption de 79 avant J.-C a arasé la ville de Pompéi. Pompéi est une cité retrouvé au début de 19ème siècle dont les découvertes des archéologues ont évalué le nombre d’habitants à 20 000. Les ruines de Pompéi ont livré 2000 cadavres.

Le météorite est un objet extra-terrestre qui chute par terre et provoque un cratère qualifié de cratères d’impact.

Les stratégies de gestion et de lutte contre les risques naturels
Une catastrophe naturelle est une agression par un ennemi naturel. Lutter contre une catastrophe implique une logique de guerre : programmer des actions défensives pour réduire ou contenir les dégâts : On parle de stratégie.
La stratégie de lutte contre les risques correspond à un programme d’action pour contenir ou réduire le risque. Le programme de gestion des risques dans les stratégies de développement, comprend la prévention, la protection, la prévision, l’alerte et la surveillance, la préparation, l’intervention et la réhabilitation.
La gestion des risques naturels est une composante du développement durable. Selon Michel Jarraud, Secrétaire général adjoint de l’Organisation météorologique mondiale, « un dollar investi en gestion de risque permet d’économiser de 10 à 100 dollars en coûts de réhabilitation après des catastrophes naturelles extrêmes.

ZAHOUR G.
Enseignant chercheur à la Faculté des Sciences de Ben M’Sik, Casablanca
E-mail : gh_zahour@yahoo.fr

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