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Dérèglement climatique et projets agricoles

Selon des études d’impact des changements climatiques sur l’agriculture, le dérèglement climatique pourrait conduire à une diminution de la pluviométrie et à une hausse des températures dans toutes les zones agricoles du Maroc. Un constat, celui-ci se fait sentir, en ce début de siècle, avec beaucoup d’attention. Ce qui déduit que  les changements climatiques réduiraient les rendements et les superficies des principales cultures et engendrerait, par inadvertance, l’accentuation et l’expansion  urbanistique  en terres agricoles fertiles. Cas de la région de Casablanca-Settat et autres…

Au Maroc, l’agriculture est très vulnérable aux changements climatiques, en raison de la faiblesse des précipitations et de l’incapacité naturelle du pays à irriguer de grandes superficies agricoles. Le dérèglement climatique exacerbe la dégradation des ressources naturelles vitales au secteur agricole, essentiellement l’eau, les sols et l’agro-biodiversité. Les sécheresses passées ont eu sur les productions agricoles et sur le niveau de vie de la population, notamment en milieu rural, un impacte négatif. Entraînant par ce fait l’exode rural et le déséquilibre sédentaire.

Dans le cadre de l’Accord de Paris (COP 21), le Maroc s’engage à réduire ses émissions de gaz de 42% en 2030. Un engagement qui ne sera atteint que si le Royaume accède à de nouvelles sources de financement, aux technologies vertes. Et s’il bénéficierait de renforcement de capacités qui lui permettraient de réaliser une proportion de 17% des réductions de gaz, selon les experts.

La Stratégie nationale de développement durable coordonnera les objectifs d’atténuation de toutes les stratégies et tous les plans d’action sectoriels, dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, du transport, de l’eau, des déchets, des forêts, de l’industrie, de l’habitat et des infrastructures.

Pour sa part l’agriculture contribuerait, elle aussi, de 9,7% à cet effort national sur la période 2020-2030, à travers un large portefeuille de projets, dont la plupart sont déjà en cours ou seront mis en œuvre à partir de 2020. Ces projets concernent les programmes de l’oléiculture, d’arboriculture fruitière et d’arbustes fruitiers, de plantation d’agrumes, de cactus, de palmier dattier et d’arganier cultivé, ainsi que de développement des zones pastorales. Cette nouvelle forme de culture adaptée aux changements climatiques aurait des implications budgétaires très importantes, et dans tous les secteurs économiques presque. Notant que sur la période 2005-2010, le Maroc a consacré 64% de ses dépenses climatiques au secteur de l’eau. La part colossale du budget national d’investissement dédié, soit 15% de ses budgets d’investissement,  est orientée vers le changement climatique. Et vers une technologie dite

«Semis direct» qui permet une agriculture dite «intelligente», appelée aussi agriculture climat-intelligente, qui contribue  à faire réduire l’émission des gaz, tout en améliorant la production agricole en conditions climatiques sèches. Cette technologie est mise en œuvre chez les petits agriculteurs des différentes régions du Royaume, bénéficiant d’une subvention de 50% (avec un plafond de 90.000 dirhams) accordée par l’Etat pour l’acquisition de semoir.

Sans compter les zones pastorales, cette agriculture pourrait contribuer à l’atténuation des changements climatiques, tout en assurant la sécurité alimentaire et l’amélioration des conditions de vie en milieu rural. De ce fait, la vision du Maroc en matière d’adaptation se décline ainsi en plusieurs objectifs sectoriels chiffrés pour les horizons 2020 et 2030. Investissant massivement dans l’adaptation, l’atteinte de ces objectifs ne sera possible qu’avec un appui important de la communauté internationale et des bailleurs de fonds. De plus, le Maroc est engagé dans une démarche pour l’élaboration de son Plan National d’Adaptation (PNA) et plus globalement de sa stratégie nationale de développement durable en phase avec la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, pour améliorer son cadre de résilience au changement climatique.

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