EconomieReportage

Plan Halieutis

Tout se joue sur le renouvellement

Le Plan Halieutis est destiné à venir en aide aux pêcheurs marocains par la création de nouvelles plates-formes industrielles et la gestion plus professionnelle des ressources halieutiques. Lancé en septembre 2009 à Agadir, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi, ce plan vise à augmenter les ressources halieutiques et à les gérer de manière plus professionnelle. Il a été lancé pour venir en complément au Plan Maroc Vert.

Initiée par le ministère de tutelle, la nouvelle stratégie du secteur halieutique à l’horizon 2020, intitulée «Halieutis», s’inscrit comme instigatrice d’une nouvelle synergie dans le secteur de la pêche. Une stratégie renouvelée de développement et de compétitivité du secteur qui ne peut se réaliser sans la participation de tous les acteurs qui agissent. Si le Maroc passe aujourd’hui pour un pays poissonneux, la réalisation de plusieurs plans d’actions est un passage obligé pour pouvoir conforter sa position. Il s’agit, en effet, d’organiser et doter le secteur d’outillage performant pour obtenir une qualité optimale depuis les débarquements à la commercialisation.
Le nouveau projet de stratégie stipule en l’absence de données prescrites la mise à niveau du secteur par des plans de développement, qui doivent s’articuler autour de plusieurs axes comme la durabilité d’exploitation et la sauvegarde des ressources halieutiques. Tout en accentuant la compétitivité des produits et leur haute valorisation sur des marchés porteurs, et la motivation des besoins d’aménagement et de gestion des pêcheries. En plus il faut qu’il soit établi un lien de confiance entre l’administration, les chambres professionnelles maritimes, le Conseil supérieur de la sauvegarde et l’exploitation halieutique et les syndicats des pêcheurs, pour qu’il puisse y avoir une homogénéité de vision. Il y va aussi du partage des connaissances scientifiques et de l’aménagement des pêcheries sur la base de quotas de captures pour éviter la surexploitation. En se rapprochant des professionnels du secteur, ces derniers ne cachent pas leur mécontentement quant à la modernisation de leur flotte. Ils constatent que celle-ci ne peut se réaliser sans un apport matériel- participation de la part publique à plus de 30% d’aide aux frais d’achat des bateaux et sans que des espaces portuaires à la pêche, (attractivité des halles à marée et des CAPI) entre autres, ne leur soient dédiés pour qu’ils puissent en assurer une gestion efficace. Il est aussi question de bien souligner que la gestion des ressources s’appuie également sur la détermination d’assurer un contrôle effectif et une traçabilité tout le long de la chaîne de valeur. Tout en créant des pôles de compétitivité allant du Nord, au Sud du Royaume en passant par le Centre. C’est toute une panoplie.
Un certain nombre de points, a fortiori, en dépendent de la délivrance des licences de pêche. Le projet de la nouvelle stratégie, suggère en apparence leurs attributions sur la base d’une structure dynamique des ressources. Il s’appuie en cela sur la nature de pêcherie, par navires ou groupe de navires ou par espèce, selon les spécificités de la pêcherie, employant plus d’ouvriers marins.
Ces derniers, appelés à reconsidérer leur statut de salariés, souvent privés de leurs salaires à cause de la réduction du mois de travail, pourront être rétribués, dans le cadre de la nouvelle stratégie, par un pourcentage sur le chiffre d’affaires. Or, cela ne peut se réaliser sans l’octroi de licences de pêche effectué sur la base d’un cahier des charges et sur le nombre d’années consacrées au métier de marin.
Une nouvelle gouvernance, forte par l’ambition de moderniser le secteur et sa représentation professionnelle, est de nature à clarifier et compléter le dispositif juridique pour encourager les compétences et améliorer l’attractivité des métiers dans le secteur. Du coup rendre accessible la législation à l’ensemble des acteurs pour définir un plan national de contrôle intégré.
La mobilisation des moyens humains et matériels, particulièrement au niveau régional, ne peut qu’être bénéfique à la traçabilité du futur plan stratégique dans le domaine. Des programmes de promotion du secteur doivent être initiés. En conséquences de ces mesures, la progression des exportations des produits de la mer, qui ont vu leur valeur augmenter à quelque 900.000 dollars en 2001 à plus de 3,1 milliards de dollars en 2009 contre 1,2 milliard en 2007, ambitionne de valoriser de façon durable l’abondante ressource halieutique marocaine. Et de ce fait faire tripler le PIB du secteur d’ici 2020 et en faire un moteur de croissance pour l’économie nationale. A ce stade elle vise à porter le nombre des emplois directs à 115.000 contre 61.650 actuellement et à augmenter la valeur des exportations des produits de la mer.
Ceci dit qu’en terme de consommation locale, et pour pallier cette faiblesse, une mise à niveau de l’Office national de la pêche est significative pour que la progression de la demande soit perceptible. Un programme d’investissement conditionne toute progression et ne peut être compétitif sans la régulation des circuits commerciaux nationaux des produits de la mer. Faire de sorte que le dysfonctionnement acheminement-commercialisation ne soit de portée négative sur le secteur.
Le Plan Halieutis prévoit également dans son esprit de développement la mise à niveau des entreprises qui opèrent dans le domaine. Celle-ci qui évolue particulièrement dans le domaine de la pêche (Production,
exploitation et transformation) doit faire la promotion de son image de marque et renforcer sa notoriété de service. Dans un marché en pleine mutation, le patronat est aussi appelé à faire sienne une dynamique
harmonisée avec les exigences du marché, guidée en cela par la qualité des prestations des services.

M.O

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